Bénin/Législatives 2019: Deux listes aux élections pour défaut de consensus
[:fr]Au Bénin, les prochaines élections législatives sont prévues pour le 28 avril prochain. Pour certaines irrégularités, certains partis ont vu leurs dossiers rejeter à la Commission Électorale Nationale Autonome. Cette situation a créé un tollé dans le rang des partisans de l’opposition.
C’est le premier scrutin à l’ère des réformes politiques et institutionnelles engagées par Patrice Talon, président de la République depuis avril 2016. Cette consultation électorale est en passe de se tenir avec deux partis. L’opposition béninoise a joué aux déclarations et a été surprise à la dernière minute. Pour certaines irrégularités, elle n’a pas pu obtenir tous les documents constitutifs de son dossier de candidature rejeté à la CENA, la commission électorale nationale autonome. Cet organe chargé de l’organisation des élections a relevé quelques erreurs qui n’ont pas favorisé la validation de quelques partis. Dans le pays, une partie du peuple crie à la crise et appelle à des élections législatives inclusives. Le 06 mars dernier, le Chef de l’État a convoqué toute la classe politique pour débattre du sujet. Par cette rencontre, Patrice Talon a chargé le Président de l’Assemblée Nationale de réunir le parlement pour sortir des propositions qui puissent permettre une plus large participation à ladite élection. Dès lors, des conciliabules ont été engagés pour trouver un consensus au sein de la classe politique, comme le recommande le protocole additionnel de la CEDEAO en matière électorale.
Au parlement depuis bientôt un mois, les députés n’ont pas pu accorder leurs violons. La majorité présidentielle en a pris acte et se dit prête à aller aux urnes le 28 avril 2019. Sur la question, plusieurs éminents professeurs, agrégés de droit s’y sont prononcé. Les points de vue restent divergents. Si en dehors des propositions de lois dérogatoires, Joël Aivo pense qu’il faut saisir la Cour Constitutionnelle pour leur interprétation si elles arrivent à être votée, son collègue Ibrahim Salami estime que cet avis une proposition dangereuse. Cet agrégé de droit soutient que la solution est au parlement, puisque la situation relève d’un fait politique. Dans la foulée, Dandi Gnamou, professeur titulaire de droit public, déclare sur une chaine de télévision qu’il n’y a aucune crise l’état actuel. Saisir la Cour est une approche totalement contraire aux normes.
Dans le pays, le débat alimente la toile. Les opinions se cognent et les écoles de sachants se contredisent. Pour les soutiens du régime, cela ne pose aucun problème que les deux partis soutenant le Chef de l’État aillent seuls aux élections. Selon les partisans de l’opposition, c’est une manœuvre intelligemment menée pour « empêcher la compétition » alors que d’autres partis dont PRD, Moele Bénin, UDBN, soutien de l’action gouvernementale ont été recalés.
À la CENA, le calendrier suit son cours normal et les équipes de Tiando poursuivent la formation des agents électoraux.
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