CEDEAO: LE SOMMET EXTRAORDINAIRE DE TOUS LES DANGERS. L’UNION DE FAÇADE RISQUE DE VOLER EN ECLATS CE JOUR À ABUJA.
La Cedeao tient à Abuja ce jour un Sommet Extraordinaire de tous les dangers. Et pour cause, les dissensions internes liées à l’ultimatum donné au régime militaire dirigé par le Général Tchiani vont s’éclater au jour grand. Et la période de grâce accordée au Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement Bola Ahmed Tinubu est arrivée à son terme avec le renversement de Mohamed Bazoum. Pour une fois, la Cedeao aura à prouver sa vocation d’être la Cedeao des peuples.
Alors que l’ultimatum lancé par la Cédéao a expiré, le Niger a fermé dans la nuit de dimanche à lundi son espace aérien, craignant une intervention militaire. Une option qui n’est pas encore envisagée par les pays d’Afrique de l’Ouest. Mais la journée du mercredi 9 août 2023, le Niger va accuser la France d’avoir violé son espace aérien.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé ce lundi qu’elle se réunira jeudi 10 août à Abuja au Nigeria à l’occasion d’un sommet extraordinaire sur la situation politique au Niger. «Les dirigeants de l’organisation ouest-africaine se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger » précise l’organisation dans un communiqué.
Ce sommet intervient alors que le pays d’Afrique de l’Ouest a fermé son espace aérien après la fin de l’ultimatum de la Cédéao. Ce dernier exigeait le départ du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), arrivé au pouvoir le 26 juillet dernier, et le rétablissement des fonctions du président élu Mohamed Bazoum sous peine d’une intervention militaire.
« Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins, l’espace aérien nigérien est fermé à compter de ce jour dimanche (…) jusqu’à nouvel ordre », indique un communiqué de la CNSP ce dimanche. Un autre communiqué, affirme qu’un «prédéploiement pour la préparation de l’intervention a été fait dans deux pays d’Afrique centrale », sans préciser lesquels. « Tout État impliqué sera considéré comme cobelligérant », ajoute-t-il.
Aucun déploiement militaire pour le moment
Les militaires au pouvoir au Niger depuis le putsch ont reçu le soutien des juntes putschistes du Burkina Faso et du Mali. Ce lundi, l’armée malienne a annoncé l’envoi d’une délégation officielle conjointe avec le Burkina Faso à Niamey au Niger. Elle est conduite par l’ancien Premier ministre par intérim malien Abdoulaye Maïga pour «témoigner de la solidarité des deux pays au peuple ».
L’Algérie frontalière du Niger s’est opposée à une intervention armée, craignant que « tout le Sahel s’embrase » tout en appelant au retour de Mohamed Bazoum au pouvoir. Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a dit espérer que l’ultimatum de la Cédéao « sera prolongé ». « Il faut trouver une solution : il n’est pas dit qu’on ne trouvera pas une solution qui ne soit pas la guerre », espère-t-il.
Ce lundi après-midi, aucun déploiement de troupe n’a été officiellement déclenché. Une intervention militaire immédiate pour rétablir le président Mohamed Bazoum n’est pas envisagée à ce stade, selon une source proche de la Cédéao. Par ailleurs, le Quai d’Orsay a annoncé dimanche qu’il est «formellement déconseillé» aux Français de se rendre au Niger. Sûrement que la France cherche à attaquer le Niger avec la caution morale de la Cedeao. Ce qui risque de ne pas arriver au regard des difficultés les présidents partisans de cette attaque auront à convaincre leurs homologues.
CGD
