CENTRAFRIQUE : 14 PERSONNES TUÉES DANS UN SITE RELIGIEUX À BAMBARI.
Quatorze personnes, dont une femme et un enfant, ont été tuées le 16 février à l’intérieur d’un édifice religieux à Bambari, une ville située à 380 km au nord de Bangui, a annoncé jeudi l’ONG Amnesty International.
« Des témoignages, des images satellite et des analyses de photographies confirment la mort de 14 personnes dans un site religieux à Bambari », a déclaré dans un communiqué Amnesty International tout en demandant « l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les abus et violations documentés » dans ce pays.
Amnesty International a souligné qu’une vidéo en sa possession a également « permis de voir en gros plans certains de ces cadavres, dont une femme et un enfant », estimant que les victimes « ne portaient pas de tenues militaires » comme les forces régulières ou les combattants rebelles.
Hormis le massacre des civils à Bambari, Amnesty International a également noté que « plusieurs civils ont été tués et d’autres blessés durant la période électorale » en RCA, en marge d’affrontements entre les forces centrafricaines et les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
L’ONG appelle « les autorités à protéger les civils et diligenter des enquêtes judiciaires indépendantes sur les abus et les violations des droits humains perpétrés par des membres des groupes armés et des forces de sécurité ».
C’est depuis mi-décembre que la CPC a mené des attaques et occupé plusieurs villes. Les forces armées centrafricaines appuyées par des troupes étrangères du Rwanda et de la Russie, en présence de la force l’onusienne ont mené des combats contre elle pour reprendre ces villes dont celle de Bossangoa, fief de l’ancien président François Bozize.
Depuis, au moins 240 000 personnes se sont déplacées à l’intérieur de la République centrafricaine, selon les organisations humanitaires, du fait des attaques et combats. Une situation qui place les populations affectées dans des conditions humanitaires déplorables.
Les besoins humanitaires qui étaient déjà importants ont augmenté avec la crise. Une grande partie des vivres et de l’aide humanitaire destinés au pays passaient par la route principale reliant Bangui au Cameroun, dont le blocage a été levé la semaine dernière. Les groupes armés continuent cependant de menacer ce corridor.
Yvan Mbari