CENTRAFRIQUE : ARRESTATION DU LIEUTENANT YVON KONATÉ L’UN DES PRINCIPAUX COMMANDANTS DES ANTI-BALAKA.

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Le lieutenant centrafricain Yvon Konaté, porte-parole des milices anti-Balaka a été interpellé mercredi 15 décembre dans la ville de Bossembélé (150 km au nord-ouest de Bangui), a-t-on appris de source locale.

« J’ai été informé mercredi matin par des responsables sécuritaires de la ville de l’arrestation du lieutenant Yvon Konaté », a indiqué le maire de Bossembélé, Augustin Volongao, joint par téléphone.

D’après cette source, le lieutenant Yvon Konaté a été interpellé par des policiers dans un poste de contrôle à Bossembélé, une ville de République centrafricaine située dans la préfecture de Ombella-M’Poko.

Le maire a rapporté qu’il ignorait les raisons de l’arrestation de ce dernier mais a précisé qu’il était en voie d’être transféré à Bangui, capitale de la Centrafrique.

En février 2014, huit chefs des miliciens anti-Balakas (anti-machettes) dont leur porte-parole, le lieutenant Yvon Konaté, avaient été arrêtés par la force française Sangaris et la force africaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) chargées de rétablir la paix et la sécurité dans ce pays de l’Afrique centrale.

Les huit cadres anti-Balakas avaient été arrêtés suite à un mandat d’arrêt lancé contre eux pour des violences en Centrafrique, mais ils avaient été relâchés plus tard.

En mars dernier, deux autres importants chefs anti-Balaka dont l’adjudant Blaise Tchakpa et le capitaine Dénamngaï, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, avaient été interpellés et transférés devant la Cour pénale spéciale (CPS) centrafricaine.

Les nombreux massacres perpétrés par les anti-Bakala et les Séleka ont plongé ce pays parmi les plus pauvres d’Afrique dans l’insécurité totale. Selon l’ONU, qui a accusé les deux coalitions de crimes de guerre, entre 3 000 et 6 000 personnes, essentiellement des civils, ont péri entre 2013 et 2015.

« Malgré quelques enquêtes et procès, ces dernières années, de nombreux auteurs des terrifiantes violations et atteintes aux droits humains perpétrées en République centrafricaine (RCA) n’ont toujours pas été déférés devant la justice, deux ans après l’inauguration de la Cour pénale spéciale du pays (CPS) », a déclaré Amnesty International dans un rapport publié le 22 octobre dernier.

« Plusieurs groupes armés et individus jouissent de l’impunité pour les crimes de droit international, notamment des meurtres et des violences sexuelles, commis au cours des décennies de conflit en RCA », a souligné l’ONG.

Alain Mpele

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