DESTINATION BÉNIN : ADJA-OUÈRÈ, TERRE DE MIXAGE CULTUREL.

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Vannerie, poterie, nattes tressées ; sculptures de bois, produits artisanaux assez distingués. De loin, Adja-Ouèrè se fond dans son environnement de terre rouge frappée par son soleil ardent.

Il se raconte qu’avant que cette terre ne soit ce qu’elle est aujourd’hui, 06 yorubas accompagnés d’un chien, avaient quitté Adja-Tado en quête d’un territoire favorable pour s’installer. Leur point de départ plusieurs années plutôt était encore Ilé-Ifè en pays Yoruba. Ils étaient allés jusqu’à Tado mais n’ayant pas trouvé l’aisance qu’ils désiraient, ils s’installèrent un temps à Agbanankin (aujourd’hui dans le territoire Togolais), puis toujours peu satisfaits, ils reprirent leur route vers l’Est. Dans une contrée nommée Aizè, l’un d’entre eux s’arrêta parce qu’atteint de la variole. Ils érigèrent à cet endroit la divinité Omon olou, chargée de traiter la variole, avant de continuer leur route guidée par Ifa, (divinité/art/science de la divination) jusqu’à Houeli Gaba puis Igbo Igba, puis Ojù Igba, avant de s’installer dans l’actuel Adja-Ouèrè où ils trouvèrent les Idjés (appelés Holis). Selon une variante de l’histoire, Adja-ouèrè aurait connu l’arrivée de groupes de chasseurs venus du village de Wèdème d’Adja dans l’actuel département du Mono. Adja-Ouèrè serait alors une déformation de Adja Ouèdèmè (Adjas, à l’aise sur leur nouveau site). Là est né  un royaume important mais non-guerrier à côté de Kétou et des Holis.

Mais pour mieux se présenter, Adja-ouèrè se tournera vers ses fils et  sa culture qui est un véritable mixage entre yoruba-nagots, Holis Wémès, Adja, Gouns. De là, s’expriment aujourd’hui au Bénin et bien au-delà des frontières de l’Afrique des créateurs comme Jah Baba, qui font le témoignage de la grande mixité culturelle de cette commune et qui marque un bel attachement à  l’authenticité des rythmes de leur terroir natal. On peut y entrevoir les rythmes précieux comme le Bolodjo, le Guèlèdè, le Iwé, le Séléoundjo, le Kpalongo, le Woro et le Kosso ; savamment exécutés avec les tambours Bata, Kété, Gangan, Kerikeri, Adjigo Chekeré, Agbechi, Guiila (en voie de disparition).

Adja-ouèrè a aussi couvé un des plus célébres et respectés généraux de l’armée béninoise à savoir : Le Général François Kouyami ; ainsi que des personnalités politiques comme les honorables Fagbohoun Séfou, Léassou Adégnika, l’ex-maire Karamatou Fagbohoun etc..

Située au Sud – Est du Bénin, dans le département du plateau, la commune s’établit sur 550 km2 de terre, plus précisément entre les communes de Kétou et de Zangnanado (au nord) ; commune de Sakété (au sud) ; celle de Pobè et la frontière de la République Fédérale du Nigéria (à l’est) ; et celles de Ouinhi et de Bonou (à l’ouest). Son territoire comporte une dépression qui est la continuité de la dépression de la Lama (dépression médiane qui traverse tout le Bénin d’Ouest en Est, au sud du pays).

Il est de ce fait divisé en deux zones : la zone de dépression dont l’altitude est inférieure à 50m et la zone de plateau. Dans la zone de dépression se situent les arrondissements d Adja-Ouèrè, de Massè et de Kpoulou. La zone du plateau regroupe tous les autres arrondissements que sont Oko-akare, Ikpinlè et Tatonnonkon. Plus de 120.282 âmes habitent à Adja-ouèrè :  une population majoritairement féminine au sein de laquelle les femmes interviennent au même titre que les hommes dans la résolution des problèmes économiques quotidiens du ménage. Il y a un fort ancrage du culte traditionnel avec ses divinités à commencer par Ihingba, la divinité tutélaire de Adja-Ouèrè qui siège à Idjooun. Les cultes Oro, Egungun, Shango, Gounouko, Ogoun, Olo Oduwa sont fortement pratiqués mais il y a aussi une présence non-négligeable des musulmans et des chrétiens notamment les christianistes célestes, les catholiques et les protestants.

La richesse patrimoniale touristique d’Adja-ouèrè se compose de ses sources d’eau comme Itù, ses palais royaux, ses sites vodoun dont beaucoup restent méconnus encore. Les forêts sacrées qui cachent encore leurs secrets ; le site de la divinité tutélaire Ihingba et le site d’Oju-Igba qui est la dernière étape de la migration des peuples ayant fondé Adja-Ouèrè et qui est aussi une étape obligatoire pour tout nouveau roi dans le processus de son intronisation sont quelques éléments de ce patrimoine.

Par ailleurs Adja-Ouèrè se révèle encore davantage dans son immense richesse culinaire et ses mets laissent des souvenirs inoubliables sur la langue des visiteurs. Par exemple le Egbo (Kpelou awounkpo) qui est un pur délice fait de grains de maïs débarrassés de sa peau et accompagnés de haricot). Le Nounkoun fait à base de haricot, Irouchakara (un autre type de moutarde qui s’accompagne de piment et d’Akassa)…

Grâce au PAG 2016-2020 la commune dirigée par Cyrille Adégbola bénéficie entre autres de l’aménagement et du bitumage de la route Pobè-Adja-Ouèrè-Ouinhi (22,4 km).

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