DESTINATION BÉNIN : ALLADA, LA CITÉ D’ADJAHOUTO, DES ORIGINES À LA MODERNITÉ.

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La Commune d’Allada, ville stratégique au cœur du département de l’Atlantique,  couvre une superficie de 381 km2. Escale prisée des voyageurs sur la route du Centre et du Nord Benin, elle est limitée au Nord par la Commune de Toffo,  au Sud par la Commune de Tori-Bossito,  à l’Est par la Commune de Zè; à l’Ouest par les Communes de Kpomassè et de Bopa. Elle compte 12 arrondissements que sont : Agbanou, Ahouannonzoun, Allada, Attogon, Avakpa, Ayou, Hinvi, Lissègazoun, Lon-Agonmey, Sékou, Togoudo, Tokpo-Avagoudo,  pour un décompte de  84 villages et quartiers de ville. Elle est dirigée par le Maire Joseph Cakpo.

La Commune d’Allada est aujourd’hui une cité historique et religieuse qui possède de nombreux temples et sanctuaires vodoun. C’est le  berceau par excellence de l’ethnie fon venue de Adja.
Allada perpétue la tradition commune aux royaumes du Danxomè et de Hogbonou, issus d’un même clan au départ. Elle est considérée aussi comme  la capitale du Vodoun.

La création du Royaume d’Allada a fait l’objet de nombreuses publications historiques. Et à la mémoire collective de retenir que tout serait parti de Tâdo, plus précisément de l’exode de Kokpon et des siens.

Un jour, alors qu’il était sur le trône, il fût victime d’un complot qui entraîna son expulsion du royaume et qui faillit lui coûter la vie. De retour dans son royaume, il punit le frère qui lui ravit son trône et cassa la calebasse symbolique (ADJAKA) dans laquelle buvaient les rois pour qu’aucun roi ne bût plus jamais dans ce récipient.
Son forfait accompli, il quitta Tadô avec sa famille et ses partisans. Après une longue marche, il s’arrêta dans une région qui retint son attention. Il y fit transplanter un fromager et créa ainsi le village Adanhounsa (berceau de la ville d’Allada) et se surnomma Adohoué-Adjahoutô. Il mourût après quelques années de règne, laissant trois fils, dont l’un succéda à son père. Les deux autres fils s’en allèrent fonder les royaumes de Danhomè et de Hogbonou.
La date de fondation du royaume d’Allada est difficile à définir. La plus ancienne référence à ce royaume semble attestée par une carte portugaise de 1539 où est mentionnée, près du royaume de Bénin, une localité appelée Arida et qui semble correspondre à Allada. La tradition, mythique, présente la fondation d’Allada comme le résultat de la migration d’un prince du royaume adja de Tadô. Tueur du roi ou d’un prince local, il doit fuir. Il prendra le surnom d’ Adjahouto (littéralement le « tueur d’Adja »). Adjahouto, ses descendants, et ses partisans fondent alors le royaume d’Allada après s’être mêlés aux populations autochtones. En naîtra le peuple Ayizo .

Historiquement, Allada était la capitale d’un royaume Fon appelé Adanhounsa (le lieu de la colère, le siège de la colère, en langue fon).
D’après des historiens, le royaume d’Allada fut le plus important et puissant royaume de sa région du XVI ème au XVIII ème siècle, quand il a été conquis par le voisin royaume du Danxomè. Il est quand même à noter que les danxomenou (peuple du royaume de Danxomè) viennent à l’origine aussi d’Adanhounsa (Allada).
Au XIX ème siècle, au lendemain de la conquête du Royaume du Danxomè ( Dahomey ) par les troupes françaises commandées par le général Alfred Dodds (1894), le roi en titre d’Allada, 12 ème  de la lignée, a été appelé à sortir du maquis pour négocier avec les autorités coloniales françaises. Il s’attribue un nouveau nom fort en relation avec les circonstances : « Vi dé gla ɔ, é nɔ kpɔn gbɛ nu Mawu » : l’enfant courageux veille sur les choses de ce monde pour le compte de Dieu . En abrégé, on a le Roi Vigla. Les Français ont rendu le mot par Djigla. Après le roi Djigla (Vigla), deux autres rois ont siégé sur le trône d’Allada (le 13 ème  et le 14 ème rois). Le 15 ème roi est un fils de Djigla qui a pris deux noms forts (1) alada xɔsu to yi : roi d’Allada voulu et accepté par le peuple. (2) Bɛɖegla : Bɛ ɖe gla ɔ, e nɔ sɔ nu ɖo zomɛ : Le bec qui est courageux peut retirer un objet du feu.

L’actuel roi d’Allada a été intronisé le 02 décembre 1992, dix ans (1983-1992) après le départ chez les ancêtres de son feu père, le roi Toyi Bɛɖegla. Il a pris le nom fort de Kpɔɖegbe : le léopard a rugi ( kpɔ ɖegbe, lan e ɖo zunmɛ ɔ bi ni xwɛ : Le léopard a rugi. Que tous les animaux de la forêt se taisent ! Autrement dit,  finies les querelles de succession ! il y a désormais un maître à bord !

Le Royaume d’Allada a aussi impacté l’histoire de la libération des peuples outre atlantique esclavagisés par les puissances occidentales pendant la traite négrière.  Toussaint Louverture, héros de l’indépendance d’Haïti est le fils d’un prince d’Allada appelé Gahou Deguénon qui était un spécialiste en médecine traditionnelle africaine. La ville d’Allada lui a d’ailleurs consacré un monument situé à la sortie nord, sur la place Toussaint-Louverture. Pour les Haïtiens, Allada est une Ville Sainte. Dans le vodou haïtien jusqu’à date, on chante couramment un chant en mémoire de l’unité que Toussaint Louverture a institué.

La Commune d’Allada est aussi réputée pour la fertilité de ses terres. On y cultive, le maïs, le manioc, la tomate, le piment, l’arachide et surtout, l’ananas véritable culture de rente qui rapporte des devises à l’économie locale. La variété pain de sucre, labellisée, est très prisée dans les rayons de fruits de l’union européenne. L’élevage des aulacodes (agouti), des escargots (agouin), les fritures et plats qui en sont issus font d’Allada une escale préférée des voyageurs.

La commune d’Allada c’est également une variété de sites touristiques. Dans cette longue liste, on peut citer la visite au Roi d’Allada à Togoudo, le  Monument de Toussaint Louverture dont la mémoire est honorée tous les 1er novembre, les Palais royaux (palais de Togoudo, d’Ahouannonzoun, d’Avakpa, d’Ayou, d’Agbanou, d’Adjadji-Cossoé, de Zokpa, de Lon-Agonmey, de Niaouli, de Sékou, de Lisségazoun) et le centre marial d’Allada. La commune abrite des centres d’accueil des visiteurs dont notamment, la ferme SADDAH de Togoudo, le Royaume Hôtel d’Allada et plusieurs auberges.

La Commune d’Allada dispose également d’un port sec.  Un terminal à conteneurs qui est une extension sous douane du Port Autonome de Cotonou. Le port sec offre aux clients à l’import et à l’export un hub stratégique s’étendant sur une surface de 15 hectares avec des perspectives d’extension sur 35 autres hectares. À l’import, le terminal offre des services de manutention et de magasinage. Il dispose d’une aire de dépotage pour des conteneurs en consommation locale ou à destination des pays de l’hinterland tel que le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad. À l’export, le terminal offre des services d’empotage conteneurisé pour produits divers (balles de coton et produits dérivés, bois, noix de cajou, karité…)

Plusieurs usines de transformation de l’ananas en jus telles que IRA, TILLOU sont installées à Allada pour profiter de la proximité de la matière première qu’est l’ananas.
 

Une caserne militaire est en cours de construction dans l’arrondissement d’Ahouannonzoun. Elle a été initiée  par le gouvernement du Président Patrice Talon  pour délocaliser le Camp Ghézo de son site actuel de Cotonou, vers Allada, chef-lieu du département de l’Atlantique, qui a tout aujourd’hui pour être une ville d’avenir.

Comme personnalités et références  issues d’Allada nous pouvons citer Sylvain Adepedjou AKINDES,  ancien ministre, ancien Député,  Valentin Aplogan Djibode, ancien Président de l’assemblée, la première après les indépendances, Ismael Serpos TIDJANI, Magistrat, ancien ministre, ancien député , François Aplogan Djibode, ancien ministre des finances , Didier Akplogan ancien ministre de la jeunesse et des sports,  Lionel Chobli, ancien chef d’arrondissement de Atogon, Alex Chodaton, ancien journaliste sportif, – Raphaël Posset, ancien député , etc ..

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