EST DE LA RDC : OPÉRATION «VILLE MORTE» DE LA SOCIÉTÉ CIVILE CONTRE LA CRIMINALITÉ À BENI.
L’ADF à l’origine de ces massacres est, à l’origine, un groupe armé d’origine ougandaise qui a étendu ses recrutements à d’autres nationaux, notamment aux Congolais. Les activités socio-économiques ont été paralysées, lundi, dans la ville de Beni au cœur d’une vaste région ensanglantée par des exactions attribuées au groupe armé d’origine ougandaise, Forces démocratiques alliés (ADF), présenté comme la branche « Afrique centrale » de Daech.
Les boutiques et magasins sont restés fermés lundi à l’appel de la société civile de Beni qui dénonce la montée en échelle de la criminalité urbaine depuis l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu (dont relève Beni) et Ituri.
« Plus de 300 maisons ont été cambriolées par les assaillants en uniforme, des témoignages des victimes chargent lourdement les forces de charité », a déclaré Tembo Muliwavyo, président de la société civile de Beni. Au moins quatre femmes ont été victimes de viol, a-t-il affirmé, exigeant la levée de l’état de siège en vigueur depuis le 6 mai.
La mesure décrétée par le président Félix Tshisekdi afin d’enrayer la violence dans la région, a placé les militaires et policiers à la tête des administrations politiques. Les tribunaux militaires ont remplacé les juridictions civiles. Le Député d’opposition Jean-Baptsiste Kasekwa, a affirmé dans un rapport de monitoring déposé à l’assemblée nationale que l’état de siège n’a fait qu’aggraver les massacres dans la région.
Dans son rapport, Kasekwa a documenté le massacre de 596 civils du 3 mai au 5 septembre, soit 5 morts par jour avec un pic de 7 personnes tuées par jour au mois de mai. C’est la moyenne la plus élevée depuis 2018. Son rapport tranche avec les discours des autorités tant locales que nationales. L’assemblée nationale a été saisie, lundi, pour proroger pour la huitième fois l’état de siège.
Dans un mémorandum déposé à la présidence, lundi, à la présidence, les « ressortissants » du territoire de Beni ont souligné que 7 ans après, « on dénombre plus de 8000 civils tués, une centaine des villages abandonnés, des champs délaissés et plus de 500 000 personnes déplacées ».
L’ADF à l’origine de ces massacres est, à l’origine, un groupe armé d’origine ougandaise qui a étendu ses recrutements à d’autres nationaux, notamment aux Congolais.
Le président ougandais Yoweri Museveni a affirmé, début septembre, qu’il était prêt à dépêcher les troupes ougandaises sur le territoire congolais pour combattre les ADF.