ÉTHIOPIE : 600 CIVILS ASSASSINÉS DANS LE MASSACRE DE MAI-KADRA, SELON UN RAPPORT DE LA COMMISSION ÉTHIOPIENNE DES DROITS HUMAINS.

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« Au moins 600 civils ont été assassinés, dans le massacre perpétré le 9 novembre courant, dans la localité de Mai-Kadra au sud-ouest de la province du Tigré (nord) », a fait savoir, mardi, la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC).

C’est ce qui ressort du rapport préliminaire de la Commission (indépendante), dont Anadolu a pris connaissance, et qui a été élaboré à partir des informations recueillies par des équipes spécialisées de l’EHCR, auprès de témoins oculaires, lors de leur visite à la localité de Mai-Kadra.

La Commission indique, que le carnage a été perpétré par un groupe de jeunes du nom de « Samri » avec la complicité des forces de police locale, alliées du Front de libération du Peuple du Tigré (FLPT), et des milices armées.

600 personnes appartenant aux groupes ethniques de « Amhara » et de « Welkait », ont été tuées par le groupe « Samri », à Mai-Kadra, indique le rapport.

La Commission a précisé que les forces locales au Tigré ont appuyé le groupe « Samri », qui a conduit des raids de maison en maison et a ciblé les civils non-tigréens, après avoir vérifié leur identité.

Les membres de « Samri » ont pris le contrôle de toutes les issues de la localité de Mai-Kadra et ont permis aux Tigréens de s’échapper, alors qu’ils ont assassiné les non-tigréens qui appartenaient aux autres groupes ethniques, et ce, avant que l’armée nationale éthiopienne, ne prenne le contrôle de la localité.

Le 13 novembre courant, Amnesty international a fait état d’un massacre dans la localité de Mai-Kadara, perpétré selon des témoins, par des forces loyales au FLPT.

Dans son rapport, l’organisation, a souligné que « des dizaines voire des centaines de personnes ont été poignardées et démembrées dans la localité, la nuit du 9 novembre ».

Depuis le 4 novembre courant, des affrontements se sont enclenchés entre l’armée fédérale éthiopienne et les forces du Front populaire, faisant des centaines de morts et des milliers de déplacés.

Durant trois décennies, le FPLT avait régné sur la vie politique en Ethiopie jusqu’à l’entrée d’Abiy Ahmed en fonction, en 2018. Il est le premier Oromo à être désigné premier ministre.

Les Oromo sont la plus grande ethnie en Éthiopie avec 34,9 % de la population, soit environ 108 millions d’habitants, tandis que les Tigréens sont la troisième plus grande ethnie avec 7,3 % de la population éthiopienne.

Le Tigré, se considérant marginalisé, s’est séparé de la coalition au pouvoir d’Abiy Ahmed en organisant, en septembre dernier, des élections locales que le gouvernement d’Addis-Abeba juge illégales. Les élections ont été reportées suite à la propagation de la pandémie du coronavirus.

Ahmed Tiya Gebresalasié

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