ÉTHIOPIE : ARRESTATION DE 76 GÉNÉRAUX ET OFFICIERS DE L’ARMÉE.
Ils sont accusés d’être impliqués dans l’attaque contre le commandement Nord de l’armée, ainsi que d’avoir commis des actes de vandalisme dans la région du Tigré.
La Commission de police fédérale d’Éthiopie a émis, mercredi, des mandats d’arrêt contre 76 généraux et officiers de l’armée. La Commission a déclaré, dans un communiqué rendu public, que les détenus « ont été impliqués dans l’attaque survenue il y a deux semaines contre le commandement Nord de l’armée éthiopienne, suivis par des actes de vandalisme ».
En effet, Addis-Abeba accuse le « Front populaire de libération du Tigré » d’être derrière l’attaque du 3 novembre. Le 11 novembre, les autorités éthiopiennes ont également arrêté 17 officiers de l’armée pour « trahison et collusion » avec le FPLT.
En effet, les autorités ont reproché aux officiers d’avoir comploté avec le conseil militaire affilié du FPLT pour mener une attaque contre les forces du ministère de la Défense, à travers la coupure des réseaux de communication entre le Commandement Nord et le Commandement Central.
Le 4 novembre, des affrontements armés ont éclaté entre l’armée éthiopienne et le « Front populaire de libération du Tigré », dans le nord du pays.
Le FPLT a dominé la vie politique en Éthiopie pendant environ 3 décennies, avant qu’Abiy Ahmed, issu de l’ethnie « Oromo », n’arrive au pouvoir en 2018 au poste du Premier ministre.
La région, se considérant marginalisée, s’est séparée alors de la coalition au pouvoir d’Abiy en organisant, en septembre dernier, des élections locales que le gouvernement d’Addis-Abeba juge illégales. Les élections ont été reportées suite à la propagation de la pandémie du coronavirus.
Les « Oromos » sont la plus grande ethnie en Éthiopie avec 34,9% de la population, soit environ 108 millions de personnes. Les Tigréens de leur côté, sont la troisième plus grande ethnie et représentent 7,3 % de la population totale du pays.
Christophe G. DJOSSOU