GRANDE MOBILISATION DES DEMOCRATES AUTOUR DE L’INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER : LE PARTI DE L’OPPOSTION DIT NIET ET S’OPPOSE

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Les responsables du parti les Démocrates et son Président Eric HOUNDETE ont rassemblé les jeunes, les sympathisants et militants dudit parti autour d’un grand rassemblement  le samedi 16 septembre dernier à vidolé. Malgré la forte pluie qui s’est abattue, le public venu a tenu à résister pour que le message puisse passer aux dirigeants actuels. La démarche du parti est clair ‘’Non à une intervention Militaire au Niger par le biais du Bénin’’ avant la déclaration du Président ERIC HOUNDETE, c’est le représentant du front souverain TOGBESSI PARFAIT qui a lu une déclaration au nom du front pour dire NON à une intervention militaire auquel le Bénin souscrit en servant de base pour une force en attente. Sous la pluie, les Députés aux côtés des sympathisants ont témoigné leurs oppositions en ce qu’une quelconque agression au pays frère du Niger engendrerait d’énormes conséquences.

 DÉCLARATION DU PRESIDENT DU PARTI « LES DÉMOCRATES », CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION BÉNINOISE SUR L’INTENTION DE DECLARATION DE GUERRE DE LA CEDEAO CONTRE LE NIGER

Béninoises et Béninois,
Chers compatriotes,

L’heure est grave. Très grave même et le devoir nous appelle. Depuis le mercredi 26 juillet 2023, une page sombre de l’histoire s’est écrite avec le coup d’État au Niger. Une intervention militaire externe est actuellement envisagée, avec pour argument principal le rétablissement de la démocratie. Mais l’histoire nous rappelle que les conflits armés portent bien plus souvent des germes de destruction que de paix.
Il est important de rappeler que le putsch intervenu au Niger, notre parti, le parti Les Démocrates a eu à affirmer et réaffirmer à maintes occasions sa condamnation du coup d’Etat et a exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel. De même qu’il a dénoncé les coups d’Etats militaires, institutionnel et constitutionnels et son opposition à la guerre contre le Niger.
Aujourd’hui c’est l’imminence d’une intervention militaire fondée sur les propos des autorités de la CEDEAO et la position du Bénin, pointé comme base arrière des forces d’intervention de la CEDEAO qui interpelle et amène notre parti à réagir. Le peuple béninois est inquiet et s’interroge. Il se susurre au sein de la population, qui ne cesse de nous interpeller en tant que Parti du peuple, qu’il y a des mouvements de troupes, de déploiement de matériel militaire, d’accostage de navires militaires dans les eaux marines nationales et ailleurs. L’opinion publique exprime des inquiétudes liées au risque de voir notre pays servir de base arrière et de point d’attaque contre le Niger.

Militantes et Militants,
Plongeons-nous dans les annales de l’histoire de l’humanité, les guerres du XXe siècle ont laissé l’Europe et de nombreuses autres régions dans des ruines. Ces guerres ont en conséquence démontré qu’un conflit armé engendre des coûts humains et matériels colossaux. Hiroshima, Nagasaki, les tranchées de Verdun évoquent des boucheries, des souffrances inimaginables, des civilisations brisées.
L’Afrique a malheureusement connu cette situation de décrépitude avec la guerre en Somalie, en République Démocratique du Congo, au Libéria, au Soudan du Sud, en Libye, au Rwanda avec le génocide qui a fait plus de 800.000 morts. Dans ces guerres, les nations été décimées, les familles ont été disloquées et les espoirs ont sombré.

Béninoises et Béninois,
Militantes et militants du parti Les Démocrates,
Très Chers compatriotes,
Citoyens de ce pays devenu méconnaissable,

Le parti « LES DÉMOCRATES » vous demande d’aller dire aux zélés qui veulent engager notre pays dans la guerre, de revisiter l’histoire de notre pays pour comprendre qu’il y a 60 ans, précisément en octobre 1963, le Bénin a connu des affrontements violents avec le peuple frère du Niger. Ces tensions ont engendré de profondes blessures, entretenu des rancœurs et une défiance qui ont mis des décennies pour se cicatriser. Les conséquences ont été dévastatrices pour nos compatriotes vivant au Niger, lesquels ont été contraints de tout abandonner. C’était, comme par hasard, à la suite du premier coup d’Etat intervenu au Dahomey et qui a renversé le président Hubert Maga. C’est le même entêtement qui anime les dirigeants de la CEDEAO en ce moment qui avait caractérisé à l’époque le président nigérien Hamani Diori qui, pour venger son ami personnel Hubert Maga, avait transgressé toutes les règles du vivre-ensemble. Pour laver cet affront, le Colonel Alphonse Alley s’est mis à la tête d’une expédition guerrière contre le Niger. Arrivés à Malanville avec sa troupe, une voix lui a parlé, celle de la providence. Parce qu’une guerre, on sait quand elle commence ; la fin est bien évidement incertaine.
Cette histoire douloureuse devrait nous rappeler que les conflits, même s’ils sont nés de bonnes intentions, laissent des cicatrices profondes et durables sur notre peuple.
De plus, notre histoire regorge de témoignages des dévastations que peuvent causer l’entêtement et la précipitation dans les guerres. L’histoire du DANXOMÈ est un testament vivant de la nécessité de la prudence, de la réflexion et de la sagesse dans la prise de décisions aussi importantes.

Chers militantes et militants,
Béninoises et Béninois,
Citoyens de ce pays,
Demandez à ceux qui font l’apologie de la guerre et qui se disent plus intelligents que nous tous depuis 2016, d’interroger l’histoire pour apprécier les ravages de l’entêtement à s’engager dans une guerre. En effet, la guerre ne se résume pas aux tirs de fusil pour tuer les gens. La guerre engendre la famine, le viol, l’absence de mouvements, l’arrêt des échanges commerciaux, la pourriture des productions agricoles, la détérioration des produits manufacturés, les pénuries de matières et produits de première nécessité.
La guerre c’est aussi l’inaccessibilité aux soins de santé, à l’eau potable, à la nourriture.
La guerre entraîne des maladies, le manque d’hygiène et d’intimité. La guerre, c’est la destruction des immeubles, des biens meubles, du mental, l’accroissement du stress et de la peur, puis le désespoir.
La guerre crée des ennemis et oblige des milliers de personnes à se déplacer ou à chercher refuge. Si vous souhaitez la guerre, demandez conseil auprès de ceux qui ont vécu la guerre civile au Nigeria en 1966, le maquis avant et après l’indépendance du Cameroun. Avec la guerre, tout le monde devient victime, mort ou vivant. C’est le délitement du tissu social.
En tant que nation, nous avons l’obligation morale de prioriser la paix et la stabilité non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour nos voisins. Le Niger est plus qu’un pays voisin pour nous ; c’est un partenaire, un allié, un frère. De nombreux Béninois étudient au Niger. La majeure partie de nos importations alimentaires provient de là. Sans parler des activités économiques et commerciales vitales qui relient nos deux pays, comme celles du Port sec d’Allada, le pipeline en construction pour le transport du pétrole nigérien.
En tant que peuple, pouvons-nous vraiment soutenir une intervention qui risque de rouvrir ces plaies douloureuses ?
Je vous mets au défi, mes chers compatriotes, d’imaginer un seul instant les visages de nos enfants, de nos frères et sœurs, pris dans le tumulte d’un conflit. Pensez à la génération qui grandira avec le son des bombes et le deuil constant. Pensez aux mères et aux pères qui pleureront leurs enfants, aux enfants qui perdront leur innocence.
Nous devons nous rappeler qu’une guerre, même avec les meilleures intentions, crée des vides de pouvoir, des rancœurs, des factions. Les conséquences peuvent durer des générations. Le Moyen-Orient, par exemple, reste marqué par les interventions de puissances extérieures, laissant des pays comme l’Irak et la Syrie dans une instabilité qui persiste depuis des décennies.
A la lumière de tout ce qui précède, le parti LES DÉMOCRATES, parti du peuple, exige la levée immédiate des sanctions iniques et illégales, et particulièrement l’ouverture de la frontière entre le Bénin et le Niger pour le bonheur des deux peuples. Ce dont tout peuple aspirant au développement a besoin aujourd’hui, c’est le pain et la paix. Les peuples nigérien et béninois trouveront leur pain bénit avec la levée de toutes les sanctions sous le poids desquelles le Niger croupit depuis trop longtemps déjà et dont le peuple béninois fait les frais.
Le parti LES DÉMOCRATES invite les autorités béninoises à prôner le dialogue, et à adopter une posture pacifique au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA sur le cas nigérien.
Le parti Les Démocrates :

  • réaffirme haut et fort sa condamnation de tout coup d’Etat dont celui intervenu au Niger le 26 juillet 2023, comme voie d’accession au pouvoir,
  • exige le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger sans délai,
  • condamne les mesures et sanctions prises à l’encontre la junte militaire et dont le peuple nigérien et les peuples voisins sont les victimes,
  • exige l’annulation de ces mesures et sanctions,
  • réaffirme son opposition à une intervention militaire au Niger,
  • s’insurge contre l’obstination des autorités béninoises à soutenir une intervention militaire au Niger,
  • s’oppose à toute installation de bases militaires étrangères au Bénin ou de transit de matériels de guerre à partir du Bénin pour attaquer le Niger.

Le parti Les Démocrates soutient le peuple nigérien dans son combat pour la paix et la justice, gages d’un développement durable et source de progrès et de prospérité.
Le parti Les Démocrates soutient avec force les peuples d’Afrique qui aspirent à plus d’indépendant politique, économique, monétaire, sécuritaire et de défense.

Chers compatriotes,

Je vous supplie, dites à ceux qui nous gouvernent et qui se disent plus clairvoyants que nous tous depuis 2016, d’envisager d’autres moyens de résoudre nos différends. Le dialogue, la diplomatie et la compréhension mutuelle sont les piliers sur lesquels notre nation a été construite. Ils doivent rester au cœur de notre approche face à ces défis.
En tant que Président du parti « LES DÉMOCRATES », Chef de file de l’opposition et en tant que Béninois fier de son pays et de son histoire, je demande instamment à tous les acteurs concernés de réfléchir profondément avant d’engager notre nation dans une voie hasardeuse dont les conséquences pourraient être désastreuses.
Aujourd’hui, je vous implore : n’oublions pas notre histoire commune. Rejetons la précipitation vers le conflit et cherchons plutôt à promouvoir la paix, la diplomatie, et la compréhension mutuelle.
Au lieu d’envoyer des troupes, envoyons des diplomates. Au lieu de bombarder, construisons. Au lieu de détruire, dialoguons.
Que la sagesse, la prudence et l’amour pour notre peuple et nos voisins nous guident toujours dans nos actions. Ensemble, travaillons pour un Bénin uni, prospère et en paix avec tous ses voisins.

Mes chers compatriotes,
Que cette période de notre histoire soit marquée non pas par la guerre, mais par la sagesse, la résilience, et la volonté inébranlable de protéger notre peuple et notre continent bien-aimé. Les différences ne sont pas censées séparer ou aliéner. Nous sommes justement différents afin de comprendre que nous avons besoin des uns des autres.
Que la paix prévale.

Non à la guerre
Non à la guerre
Non à la guerre
Vive l’unité et la paix en Afrique de l’Ouest !
Vive la souveraineté des peuples et la fraternité Bénin-Niger
Vive le Bénin !
Vive le Niger
Vive le parti LES DEMOCRATES

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