INSTALLATION DU PROCUREUR SPÉCIAL: LA FEUILLE DE ROUTE DU MAGISTRAT ELONM MARIO METONOU
Le tout nouveau Procureur spécial de la Cour de la récrimination des infractions économiques et de lutte contre le terrorisme est installé ce jour jeudi 4 février 2021. Il a présenté sa feuille de route qui se révèle très alléchante.
FEUILLE DE ROUTE DU PROCUREUR SPÉCIAL ELONM MARIO METONOU.
Depuis le 27 août 2018, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme trace son sillon dans le paysage judiciaire en République du Bénin.
Dans ses différents domaines de compétence, cette juridiction a produit des résultats qui ont achevé d’asseoir sa légitimité et de répondre aux nombreuses questions suscitées par sa création.
Désormais des infractions comme la corruption, le trafic de stupéfiants, la cybercriminalité reçoivent une réponse judiciaire adaptée. La CRIET se dote des moyens pour répondre efficacement au péril terroriste.
Les infractions économiques, le terrorisme et le trafic de drogue mettent à mal la stabilité des États et compromettent leur développement.
Cette réalité met en lumière toute l’étendue des responsabilités des acteurs de la CRIET et plus encore celles du Président et du Procureur Spécial près de cette juridiction.
En ce jour où nous sommes appelés à reprendre le flambeau et à continuer l’œuvre des pionniers, il sied de lever le voile sur quelques aspects de notre feuille de route inspirée de la politique pénale du gouvernement.
Cette feuille de route repose sur trois principes : – D’abord l’égalité de tous devant la juridiction.
Déjà, la Cour apparaît comme la juridiction qui punit les coupables sans égards à leur statut social.
Dans notre action au quotidien, nous travaillerons à maintenir le respect strict du principe de l’égalité de tous devant la loi.
Nous contribuerons à davantage faire reculer les frontières de l’impunité.
Nous ferons en sorte que tous nos concitoyens perçoivent encore plus la CRIET comme la juridiction qui, tel Thémis, un bandeau sur les yeux et le glaive à la main, frappe les auteurs des infractions indépendamment de leur catégorie sociale, leur fortune, leurs fonctions dans la République.
- Ensuite, la transparence
La transparence est consubstantielle à la crédibilité de l’œuvre de justice.
C’est pourquoi, nous ambitionnons d’instaurer au parquet spécial une transparence complète dans la gestion des procédures et ceci dans le strict respect des contraintes légales.
Ainsi, un bureau d’accueil sera mis en place pour permettre à tous les justiciables d’avoir en temps réel les informations sur les suites réservées à leurs procédures.
La collégialité dans le traitement des procédures sera maintenue au parquet.
Nous fournirons à la presse les informations factuelles sur les procédures tout en respectant les droits de la défense et en application des règles du code de procédure pénale.
Nous rendrons compte sans délai au garde des sceaux des différentes procédures comme nous l’impose la loi. Enfin le respect des garanties procédurales.
Il sera fait grand cas du respect des droits de la défense.
Nous travaillerons à l’amélioration continue des relations du parquet spécial avec les avocats.
Dès l’orée des investigations, nous veillerons à la bonne application de la loi pénale, à l’encadrement de l’action des services d’enquête. Nous nous appliquerons à jouer pleinement notre rôle de garants des libertés individuelles.
Je voudrais en concluant mes propos, à l’instar du procureur général près la Cour de Cassation française Jean- Claude Marin, laisser le dernier mot à celui qui, au XVIIème siècle, a beaucoup réfléchi sur le concept de Justice.
Pour Blaise Pascal en effet, je cite :
« L’imagination dispose de tout ; elle fait la beauté, la justice, et le bonheur, qui est le tout du monde », fin de citation. Pensées 1670.
De ce message d’espoir et d’optimisme, faisons un viatique et une boussole pour les temps à venir.
Fait à Porto-Novo le 04/02/21