MALI: CE QUE COÛTERAIT L’INTERVENTION DE WAGNER EN MILLIARDS ET EN RESSOURCES NATURELLES.
Dans l’opinion publique Malienne, le départ des troupes Françaises de l’opération Barkhane acté depuis ce Jeudi 17 Février avec l’annonce par Emmanuel Macron du retrait de ses soldats, est une victoire historique.
Exit l’armée Française ! Vive les mercenaires Russes de Wagner et Poutine, d’autres blancs, d’autres Européens que les Maliens espèrent être en mesure de les sortir du bourbier du djihadisme. Seulement, la grosse inconnue dans cette implication tonitruante de Wagner et qui semble être le cadet des soucis de la populace Malienne, c’est le coût de cet engagement militaire.
Dans une enquête parue ce Vendredi 18 Février sur l’activisme du groupe Wagner au Mali, Jeune Afrique revient sur des contreparties opaques que ferait Bamako en échange de cette aide militaire. Certainement, ce qui est reproché à la France, mais que le peuple embarqué dans la surenchère idéologique ingurgite sans en émettre des réserves pertinentes. « Quel est le prix du déploiement de ces mercenaires sur le territoire malien ? », interroge Jeune Afrique. « Ce secret », poursuit le confrère, « n’est pour le moment connu que de Sadio Camara, Alou Boï Diarra et d’Ivan Aleksandrovitch Maslov ». « Comme en Centrafrique, l’objectif serait toutefois de leur permettre de se rémunérer en accédant au secteur extractif du pays. Dès le mois d’août 2021, Sergueï Laktionov, géologue au service de Wagner, débarque à Bamako avec l’un de ses subordonnés, prénommé Evgueni.
Ce professionnel reconnu de 54 ans n’est pas un inconnu des renseignements occidentaux. Il est en réalité l’un des collaborateurs d’Andreï Mandel, qui a déjà présidé aux destinées minières de Wagner au Soudan et en Centrafrique. Mandel lui-même, patron de la société M-Invest (société satellite de la galaxie Wagner) au Soudan, a d’ailleurs effectué un séjour à Bamako à la fn du mois de novembre 2021, afn de surveiller, comme en Centrafrique, les intérêts de Wagner dans le domaine minier », rapporte JA.
Toujours selon le média panafricain, « Après avoir sillonné la Centrafrique, Sergueï Laktionov s’est envolé pour le Mali afin d’en parcourir le centre et le sud à la recherche de potentiel minier – notamment en or et en magnésium – pouvant intéresser ses employeurs. Il a également effectué au minimum une deuxième rotation malienne, fn novembre, en même temps qu’Ivan Maslov. Selon nos informations, les deux hommes ont travaillé de concert à la création d’une société minière de droit malien baptisée Alpha Development en passant par des prête-noms. Celle-ci n’a pas encore été formellement enregistrée mais devrait à l’avenir porter les intérêts de Wagner dans le secteur extractif ».
Parmi les régions visées, celles de Kayes et de Sikasso. Par ailleurs, informe le confrère, « Des soupçons ont également vu le jour récemment autour de permis miniers accordés dans la zone de Bakolobi à des entreprises contrôlées par des proches du ministre des Mines, Lamine Seydou Traoré, lequel est un intime de son collègue de la Défense, Sadio Camara ».
Cependant à en croire des sources au sein du gouvernement Américain interrogées par JA, « le gouvernement malien paierait environ dix millions de dollars par mois les services de Wagner. Selon nos informations, Bamako a notamment effectué en janvier au moins un virement d’un montant de 1,5 million d’euros, prélevé sur le budget national ». Une information que ni confirmé ni infirmé du côté du gouvernement de transition au Mali, beaucoup plus occupé à entretenir le climat de propagande actuel. Pourvu que les succès militaires ressasses à fond dans les médias confèrent une légitimité de plus en plus prononcée aux militaires au pouvoir.
Armand Coulibaly.