MALI : LA CEDEAO INQUIÈTE DE L’INTERPELLATION DE PERSONNALITÉS MALIENNES SUITE À «UNE TENTATIVE PRÉSUMÉE» DE DÉSTABILISATION.

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(De gauche à droite, le Président et le Vice-Président du CNT)

La mission d’évaluation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) s’est inquiétée de la récente interpellation de certaines personnalités maliennes suite à «une tentative présumée de déstabilisation et d’atteinte à la sûreté de l’Etat», a-t-elle indiqué dans un communiqué final sanctionnant son séjour de 48h (11-12 janvier 2021) au Mali.

Conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, cette forte délégation est arrivée lundi dans la capitale malienne pour évaluer la mise en œuvre de la transition, en cours, depuis le 15 septembre 2020. Elle a invité les autorités maliennes «au respect des procédures légales en vigueur en toute transparence, dans le respect des droits humains».

«Sur ce point, j’ai tenu à rassurer nos hôtes que mon gouvernement est engagé à la tâche et reste attentif à l’évolution des affaires judiciaires qui suivent un cours parfaitement légal», a révélé le Premier ministre Moctar Ouane sur twitter, lundi, après sa rencontre avec Goodluck Jonathan et sa délégation.

Par ailleurs, dans son communiqué final, l’organisation sous-régionale affirme avoir aussi noté des «avancées relatives à la mise en place des organes de la transition et la nomination de tous les responsables des différents organes de la transition», notamment le président, le vice-président, le Premier ministre et le président du Conseil national de la transition (CNT).

La mission a encouragé le gouvernement «à finaliser et communiquer sur une feuille de route assortie d’un plan d’action» indiquant les différentes activités réaliser, tout en respectant la période de transition fixée à 18 mois.

Le communiqué final de la mission a également insisté sur la nécessité de «renforcer les concertations» à travers «un dialogue plus ouvert à l’ensemble des parties prenantes» pour assurer un «processus de transition inclusif». Cela permettra, selon la Cedeao, «une plus grande appropriation interne des différentes décisions relatives à la transition, particulièrement l’élaboration des textes fondamentaux».

En plus des autorités de la transition, la délégation de la Cedeao a rencontré les autres acteurs de la crise sociopolitique qui a entraîné la chute du président Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août dernier, notamment le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui ne se reconnaît pas dans les organes mis en place pour la mise en œuvre de la transition.

Le mouvement a demandé à la délégation de la Cedeao d’exiger «un acte formel de dissolution» du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) sans délai. «Suite à la mise en place des organes de la transition, le CNSP devait être formellement dissout», a mentionné la délégation de l’organisation ouest africaine dans son communiqué final.

Pour rappel, c’est conformément à son engagement en faveur de la promotion et de la défense des principes de démocratie, de bonne gouvernance, de paix et de sécurité (prévus par ses textes juridiques) que la Cedeao accompagne les transitions politiques dans les États membres jusqu’à l’installation d’autorités constitutionnelles.

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