MALI : LA FRANCE SUSPEND « LES OPÉRATIONS MILITAIRES CONJOINTES AVEC LES FORCES MALIENNES ».
La France a décidé de « suspendre les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes », a annoncé le ministère des Armées dans un communiqué publié jeudi. Cette annonce intervient au lendemain de la nomination, par le président de la transition Assimi Goïta, du nouveau Premier ministre en la personne de Choguel Maiga, issu du « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP).
« Dans l’attente de garanties, la France (…) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit », indique le communiqué.
Le ministère des armées rappelle à ce titre que « des exigences et des lignes rouges ont été posées » par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) comme par l’Union Africaine et souhaite que les autorités maliennes y répondent « rapidement ». «Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes », poursuit, par ailleurs, le ministère.
Dimanche déjà, le président Emmanuel Macron avait menacé de retirer ses troupes du Mali, dans l’hypothèse où le pays basculerait dans ce qu’il avait qualifié « d’islamisme radical ». Pour autant, à ce stade, la France ne retire pas ses troupes engagées au sein de l’opération Barkhane au Mali.
Pour rappel, le Mali est aujourd’hui dirigé par le Président de la transition Assimi Goïta après le limogeage de son prédécesseur Bah N’Daw et de son premier ministre Moctar Ouane intervenu le 24 mai dernier.
La France et l’UE avaient immédiatement réagi, considérant que le président en exercice devait être maintenu à son poste et menaçant les instigateurs de « sanctions ciblées ». Des menaces qui n’ont eu aucun effet sur le colonel Goïta, passé du statut de Vice-président à celui de Président.
Aline Dossou.