OUGANDA/PRÉSIDENTIELLE : MUSEVENI PREND DE L’AVANCE FACE À BOBI WINE.
Le président ougandais Yoweri Museveni prend les devants dans la course à la présidentielle, selon des résultats partiels publiés vendredi matin par la commission électorale. Museveni a remporté 65 % des voix contre 27,4 % pour le principal candidat de l’opposition Robert Kyagulanyi alias « Bobi Wine », selon les résultats relatifs au décompte de 13,6 % des voix, a annoncé le Commission électorale lors d’une conférence de presse vendredi au lendemain du scrutin tenu jeudi.
Chanteur devenu député, Bobi Wine qui a séduit les jeunes ougandais avec son appel au changement, a déclaré dans un tweet vendredi matin qu’il était confiant dans la victoire malgré « la fraude et la violence généralisées » lors du scrutin.
Néanmoins, Museveni, qui dirige l’Ouganda depuis 35 ans, n’a encore fait aucune déclaration. S’exprimant vendredi matin en conférence de presse à son domicile, Bobi Wine a affirmé que le régime Museveni a planifié le «pire truquage» de l’histoire de l’Ouganda affirmant que dans certaines régions du pays, les électeurs ont reçu des bulletins de vote « pré-remplis ».
Il a, en outre, allégué que les médias locaux ont reçu l’ordre de ne pas signaler les irrégularités et que des militaires ont été déployés dans les salles de rédaction. « La commission électorale a été prise en otage par le régime Museveni », a affirmé le jeune opposant. Il s’est néanmoins affiché optimiste, affirmant être convaincu que « nous avons vaincu le dictateur de loin». Il a ensuite appelé «tous les Ougandais à rejeter l’usurpation flagrante de leur voix».
Interrogé sur la suite de la procédure, il a déclaré qu’il adressera un message à ses partisans mais que « toutes les voies légales étaient sur la table, y compris les manifestations de rue ». Les autorités ougandaises ont ordonné mercredi la coupure d’Internet jusqu’à nouvel ordre, un jour après avoir coupé tous les réseaux sociaux et les applications de messagerie.
La campagne électorale a été entachée de répressions meurtrières par les forces de sécurité contre les candidats de l’opposition et leurs partisans. La très mouvementée capitale Kampala, était calme vendredi, un jour férié après le scrutin de jeudi, avec des magasins pour la plupart fermés, selon la télévision publique.
Le chef de la Commission électorale, Simon Byabakama, a affirmé jeudi soir à la télévision publique qu’Internet n’est pas utilisé pour transmettre les résultats. Il a affirmé que les résultats provisoires devraient être publiés 48 heures après le scrutin.
Le « calme a prévalu dans tout le pays », a déclaré pour sa part le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga, affirmant « qu’aucun cas majeur de violence n’a été rapporté».
Kenneth Ilunga