PHENOMENE D’ENLEVEMENT AU NIGERIA: LA POLICE IMPUISSANTE
Le 30 janvier, cinq élèves et quatre membres du personnel ont été enlevés contre une rançon de 100 millions de nairas, soit 97 000 euros.Le bus scolaire qui les transportait, détaillent les médias locaux, a été attaqué par des hommes armés dans la communauté d’Emure, dans l’État d’Ekiti (sud-ouest du pays).Face à ces enlèvements qui secouent le pays, plusieurs nigérians pointent du doigt le manque d’efficacité des forces de l’ordre pour retrouver rapidement les victimes.La police nigériane continue de poser d’énormes problèmes et beaucoup d’observateurs s’interrogent sur sa capacité à mettre fin au phénomène d’enlèvement. Gangrenées par la corruption et l’indiscipline, les forces de l’ordre ne semblent pas du tout en mesure de répondre aux nombreux défis sécuritaires que connaît le pays le plus peuplé d’Afrique.Le débat à propos d’une décentralisation de la police nationale est de plus en plus d’actualité. Plusieurs gouverneurs sont favorables à l’idée étant de s’affranchir de la tutelle d’Abuja et contrôler directement des forces de police.Mais les opposants au projet objectent que les gouverneurs, très corrompus, risquent fort de dévoyer et privatiser la force publique à des fins politiques et personnelles.De plus, beaucoup d’États sont déjà au bord de la banqueroute, incapables de verser les salaires des fonctionnaires de l’administration territoriale.On voit mal comment ils pourraient, en plus, assumer la charge financière de polices municipales ou régionales.