RDC : L’AGENCE ANTI-CORRUPTION AU COEUR D’UN SCANDALE – LE COORDONNATEUR DE L’AGENCE, UN PROCHE DU PRÉSIDENT TSHISEKEDI, CONVOQUÉ PUIS ÉCROUÉ.

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L’Agence pour la prévention et la lutte contre la corruption (APLC), créée par le président de la République démocratique du Congo (RDC) est au centre d’un scandale, après avoir été accusée d’excès de zèle et de « procédures cavalières » par une banque nigériane, mise en cause sans procès pour « blanchiment et financement du terrorisme ».

La filiale congolaise de la banque nigériane Access Bank a dénoncé, dans une lettre au procureur général près la Cour de cassation, avec copie au président de la république, « les procédures cavalières » de l’APLC qui a interpellé, le 10 décembre, le directeur général nigérian d’Access banque, Arinze Osuashala.

Son passeport lui avait déjà été retiré le 30 novembre, par cette agence « qui se substitue en ministère public et juge pour instruire et condamner » Access Banque sur des « faits non avérés », selon la lettre de dénonciation. A l’issue d’une audition, le directeur général d’Access banque a été placé en détention préventive, avec une caution de 50.000 dollars.

« Comme il n’avait pas d’argent sur lui », explique son avocat, des agents de l’APLC « l’ont escorté à la banque et ont pris la somme de 30.000 dollars contre décharge ». Les images montrant les cadres de l’APLC percevoir des fonds à titre de caution ont défrayé la chronique dans les médias, de nombreuses personnalités politiques et de la société civile appelant à des sanctions.

Le parquet général près la cour d’Appel de Kinshasa – Gombe a convoqué, vendredi matin, le coordonnateur de l’APLC, Gislain Kikangala, et deux autres cadres ayant perçu les 30 000 USD. Créée sur instruction du président Félix Tshisekedi en mars 2020 pour traquer la « délinquance financière » en RDC, l’APLC n’a pas pour compétence d’exiger ou de fixer des cautions, a noté Me Georges Kapiamba, coordonnateur de l’association congolaises pour l’accès à la Justice (ACAJ).

« La procédure engagée contrarie dangereusement la promotion d’une culture de la transparence, de l’intégrité et de la responsabilité dans la vie publique », a-t-il indiqué dans un communiqué dont Anadolu a eu copie. Gislain Kikangala, un proche du président Tshisekedi qui a érigé la lutte contre la corruption au rang des priorités de son mandat, a affirmé dans un communiqué publié mardi soir que son agence a constaté des « indices sérieux de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme » dans les activités d’Access Bank.

L’Agence anti-corruption, relevant directement de la présidence, confirme avoir perçu la caution de 30.000 dollars et détenir le passeport de Arinze Osuashala.

« Les investigations sont actuellement en cours en vue de tirer au clair ces faits qui, s’ils s’avèrent véridiques, sont condamnables et exposent leurs auteurs à la rigueur de la loi », a réagi vendredi matin, la présidence.

Un député d’opposition, Claudel Lubaya, a affirmé qu’en détenant « sans qualité un citoyen et en exigeant une somme d’argent pour sa libération », l’APLC, « s’est rendu coupable d’acte de terrorisme (prise d’otage) avec paiement de rançon».

Aux dernières nouvelles, Ghislain Kikangala, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire vendredi 18 décembre, après plusieurs heures d’audition au parquet général de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Ils est soupçonné d’abus de pouvoir et d’extorsion. Ces actes ont été dénoncés, vendredi dernier, par l’avocat d’Arinze Kenechukwu Oswachale, directeur général de la filiale de la banque nigériane Access Bank.

Claude Kitala

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