RDC: PASSE D’ARMES AU SOMMET DE L’ETAT SUR FOND DE CONFLIT ENTRE LE PRÉSIDENT TSHISEKEDI ET SON PRÉDÉCESSEUR JOSEPH KABILA.
Les dépenses de la présidence de la république et les retards dans le paiement des soldes militaires ont provoqué des tensions au sein de la coalition au pouvoir en RDC, donnant lieu à une passe d’armes entre le parti du président Félix Tshisekedi et le ministre des finances issu du camp de l’ex-président Joseph Kabila.
Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, a accusé le ministre des finances, Sele Yalaghuli, de retarder les paiements des militaires et fonctionnaires afin de les monter contre le président Félix Tshisekedi.
Le ministre a, mercredi dernier, porte plainte contre le numéro deux du parti présidentiel, estimant que ces propos mettent sa vie en danger en pleine capitale considérée comme fief du président Tshisekedi.
Les tensions se sont exacerbées lorsque le même ministre a présenté la reddition des comptes à l’assemblée nationale dominée par des pro Kabila, en début de semaine.
Sele Yalaghuli a relevé des dépassements sans précédents et des crédits budgétaires à la présidence. Dans la globalité, Tshisekedi a épongé le budget quadriennal de la présidence en une année.
Pour le camp Tshisekedi qui accuse le ministre de défendre les intérêts de sa propre famille politique, le Front commun pour le Congo (FCC), ces dépassements sont dus à la prise en charge notamment de l’ex-président Joseph Kabila et à l’installation du nouveau pouvoir en plus des travaux d’urgence du programme de Tshisekedi.
Le ministre des finances s’est engagé dans une bataille médiatique pour répliquer. Il a affirmé vendredi que la prise en charge de Kabila n’est pas dans la ligne des crédits de la présidence, mais plutôt celle du ministère du budget.
Tshisekedi, qui gouverne sans la majorité au parlement, avait évoqué des blocages entretenus par le camp Kabila, dont relève le premier ministre et la majorité des membres du gouvernement.
Le président a entamé des consultations depuis une dizaine de jours à Kinshasa pour tenter de se défaire de l’influence de son prédécesseur, sur fond d’une menace de dissolution de l’assemblée nationale.
Le camp Kabila a boycotté les consultations initiées par Tshisekedi.
Ethan OKPA