REVUE ANNUELLE DE LA COMPOSANTE 1 DU PROJET SWEDD-BÉNIN/ZONE SUD: LA PERFORMANCE DE TROIS SOUS-PROJETS PASSÉS AU CRIBLE.

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La ville de Bohicon a abrité du mardi 31 janvier au vendredi 3 février 2023, la revue annuelle de la composante 1 du projet SWEDD-Bénin. Cette rencontre qui a réuni les directeurs départementaux des enseignants maternel, primaire, secondaire technique et de la formation professionnelle, les points focaux des ministères sectoriels puis les Ongs partenaires a permis aux participants de jeter un regard dans le rétroviseur et d’évaluer le chemin parcouru. C’est aussi l’occasion de se projeter dans l’avenir après avoir établi les forces et les faiblesses.





Après un an de mise en œuvre des activités prévues au Plan de travail annuel 2022 (Pta 2022), l’heure est à l’évaluation. C’est à cet exercice que les différents acteurs impliqués de la zone Sud ont été conviés à Bohicon. Durant quatre jours, ils ont à passer au peigne fin les réalisations des ONGs en charge des sous-projets « Autonomisation économique des femmes et des filles » ; « Maintien des filles à l’école » puis « Compétences de vie et santé de la reproduction ».

Ils ont également analysé les difficultés rencontrées, défini les approches de solutions et élaboré la feuille de route des activités de 2023. Trois interventions ont marqué la cérémonie officielle d’ouverture. Dans son mot introductif, la Directrice exécutive de l’Ong CPADES, Radegonde Aïhou, représentant ses paires organisatrices de l’atelier, a donné un bref aperçu des impacts du projet SWEDD-Bénin dont l’objectif global est d’accélérer la transition démographique et de déclencher le dividende démographique et de réduire des inégalités entre les sexes dans la région du sahel. Dans l’atteinte de cette vision, de nombreuses filles déscolarisées et non scolarisées des sept départements de la zone sud, bénéficient des appuis divers allant dans le sens de l’autonomisation des groupes cibles.

A sa suite, Mireille Bio Idrissou, la responsable de la composante 1 dudit projet, a manifesté sa fierté à l’endroit de tous ceux qui ont contribué aux résultats élogieux obtenus en 2022 avec un taux d’exécution de 95,87%. Ce qui classe la composante 1.2 au premier rang par rapport aux autres. Des analyses de la responsable de cette composante, 2022 a été une année de réalisation des grandes étapes de la mise en œuvre des sous-projets, d’apprentissage et d’actions en termes de stratégies et de construction d’une synergie forte au regard des acteurs qui gravitent autour des sous-projets.

Elle a été aussi une année de grosses difficultés surmontées et aussi de plaintes compte tenu de la pression qui était exercée sur les uns et les autres. Cependant, tout n’est pas rose car, des défis restent à relever. A en croire Mireille Bio Idrissou, la pression sera maintenue durant le premier trimestre au regard du volume important d’activités à exécuter. «Cela voudra dire qu’il faut planifier les activités de l’an2 mais également rattraper les activités non réalisées l’an écoulé » a précisé la responsable de la composante 1.

Ainsi, elle a exhorté les Ongs qui ont une obligation de résultats à passer en revue leurs offres techniques et financières sur la base desquelles elles ont été chacune évaluées et recrutées afin qu’au terme, les résultats escomptés soient atteints. Pour la Directrice départementale des affaires sociales et de la microfinance DDASM du Zou, l’importance du projet SWEDD n’est plus à démontrer puisqu’il œuvre à réduire les inégalités sociales et la pauvreté dans le rang des femmes et des filles. Ce qui constitue l’une des priorités du Gouvernement.

Malheureusement, constate Sakinatou Gambari Imorou épouse Adégoutè, on enregistre encore dans nos départements des cas d’abandon de classe, de déscolarisation, de grossesses non désirées et toutes formes de violences à l’égard des femmes et des filles. Ainsi, elle a invité les ONGs à dresser le bilan exhaustif qui reflète la réalité de leurs actions sur le terrain au cours de cette séance de vérité. Ce diagnostic permettra, selon elle, d’échanger sur les stratégies de mise en œuvre des recommandations en vue d’inverser la tendance. Les travaux de cet atelier de revue annuelle ont pris fin ce vendredi 3 février 2023.

IMPRESSIONS DES PARTICIPANTS A LA REVUE

Mireille Bio Idrissou, Responsable de la composante 1 (RC1) du projet Swedd-Bénin.


Mireille Bio Idrissou, Responsable de la composante 1 (RC1) du projet Swedd-Bénin.

«Je suis satisfaite de l’élan que prend les échanges qui nous conduisent à de très belles perspectives pour 2023 »


Quelle appréciation faites-vous du bilan de l’an 1 de mise en œuvre de la composante 1 du projet SWEDD-Bénin ?


Je pense que c’est un atelier capital dans la mesure où les ONGs de mise en œuvre qui ont été recrutées pour conduire les différents sous-projets de cette composante ont bouclé un an d’activités. Il était donc de bon ton qu’on marque une pause pour s’autoévaluer.

Faire le point des réalisations, le point des activités non réalisées et surtout les leçons tirées du passé. Avec les différents acteurs qui ont participé aux deux premiers jours de travaux, nous avons eu l’essentiel de ce que nous recherchons à savoir les échanges autour des expériences vécues, l’appréciation des prestations, de la collaboration et surtout de la synergie d’actions entre les différents acteurs sur le terrain. Pour cela, mes impressions sont des plus bonnes. Je suis satisfaite de l’élan que prend les échanges qui nous conduisent à de très belles perspectives pour 2023.


Quelles sont ces perspectives ?


Que les ONGs comprennent que 2023 est une année de grands défis et que leur mission axée sur un contrat signé avec la Banque mondiale devrait durer deux années. C’est un grand défi parce qu’il faut cumuler les activités non réalisées au cours de l’an un avec les activités à réaliser au cours de l’an2, pouvoir les réaliser et rassurer le bailleur de ce que les performances des ONGs ne sont pas à mettre en doute. Du coup le premier trimestre de l’année 2023 sera vraiment charnière pour les ONGs.

Parlez-nous des difficultés rencontrées?

Les difficultés varient d’un sous projet à l’autre. Lorsque nous prenons le sous projet compétences de vie et santé reproductive piloté par l’Ong Cpades, qui s’implémente à travers des espaces sûrs, la première difficulté c’est la rétention des filles que nous encadrons au niveau de ces espaces sûrs. Les parents qui ne comprennent souvent pas l’objectif recherché dans l’encadrement de ces filles qui n’est rien d’autre que le changement de comportements à travers la prise de conscience de toutes les valeurs qui sont en elles les démobilisent. Or, il faut pourvoir retenir ces filles parce que le changement de comportement est un long processus.

Ce n’est pas tout de suite perceptible. Par rapport au sous projet maintien des filles à l’école exécuté par Educo-Bénin, la difficulté réside au niveau du suivi des filles au regard du volume d’enfants qui reçoit les kits scolaires. Nous en avons 30.000 au plan national pour une vingtaine d’animateurs par région. Ce n’est pas facile de pouvoir réaliser au moins trois descentes sur le terrain pour voir chacune des filles, faire le suivi scolaire, des visites à domicile, négocier le calendrier domestique des enfants pour assurer leur maintien.

A ce niveau nous avons également demandé aux ONGs de s’appuyer sur les points focaux suivi- évaluateurs, les volontaires des Nations unies de l’UNFPA qui est une structure partenaire du projet SWEDD-Bénin. Pour ce qui est autonomisation conduite par Plan international Bénin, c’est beaucoup plus l’installation des filles. La Banque mondiale dans sa politique, lorsqu’on forme les filles pour qu’elles puissent capturer les opportunités économiques, il faut forcément les équiper et les doter d’un fonds de démarrage pour qu’elles puissent démarrer pour s’autonomiser plus tard.

A ce niveau le défi est de les former, d’évaluer leur capacité au démarrage et en même temps avoir la possibilité de les installer. Lorsque nous jetons un regard sur les domaines dans lesquels elles ont été formées, il y a des domaines où les équipements pour leur installation coûtent chers. Par exemple, les panneaux solaires, l’équipement peut aller jusqu’à 800.000F si nous voulons installer l’enfant. Ce n’est pas simple. Nous sommes en train de réfléchir sur la possibilité de les mettre en réseau pour les faire travailler en association de filles formées.

Partagez avec nous vos recommandations et conseils?


Nous allons leur demander une planification assez objective qui partira d’abord de la priorisation des activités phares, c’est-à-dire celles en lien avec les indicateurs à travers lesquels elles seront évaluées. La deuxième chose, c’est de pouvoir mûrir des stratégies en impliquant les acteurs des services déconcentrés de l’Etat pour commencer par préparer la pérennisation. Au cas où le financement devrait partir et les ONGs devraient se retirer du terrain que ces gens puissent continuer la mise en œuvre de ces activités là. Donc, l’accent doit être vraiment mis sur l’inclusion des autres acteurs sur le terrain, l’inclusion de la communauté également qui doit pouvoir adhérer à la stratégie d’intervention du projet SWEDD-Bénin pour une belle durabilité.



Jaurès Akingbé, Directeur départemental des affaires sociales et de la microfinance de l’Ouémé Plateau


«Les lignes ont bougé sur le terrain » Les sous-projets de la composante 1.2 du projet SWEDD-Bénin sont entrés dans leur phase opérationnelle sur le terrain depuis janvier 2022. 12 mois après, il est normal de s’arrêter pour faire le bilan. C’est ce qui nous réunit actuellement à Bohicon et chaque Ong de mise en œuvre notamment celles qui sont investir de conduire les interventions au niveau des trois sous- projets ont eu à présenter la synthèse des réalisations durant les douze derniers mois.

De façon globale, lorsqu’on apprécie le taux d’exécution physique, on peut constater que des efforts assez louables ont été consentis par les différentes ONGs à travers les interventions qui sont sensées impacter les cibles sur le terrain. Globalement les lignes ont bougé sur le terrain même si par endroits il y a encore des activités planifiées qui n’ont pu être réalisées pour diverses raisons. C’est à l’actif tant des ONGs de mise en œuvre que des différentes structures impliquées telles que les structures déconcentrées de l’Etat qui ont également apporté leurs contributions dans la réalisation des activités planifiées à l’agenda desdites ONGs.

Les fruits sont en train de tenir la promesse des fleurs. Il faut forcément à travers ce bilan consolider les acquis. Tout ce qui a été fait du bien doit pouvoir être capitalisé. On doit aussi apprendre des erreurs, des insuffisances du passé pour pouvoir mieux rebondir au cours de 2023 qui est en train d’être amorcé. Chacun des acteurs au travers les débats assez riches prennent la mesure de l’enjeu des défis qui restent à relever par rapport au gap des interventions qui n’ont pas pu être encore menées pour que le tir puisse être corrigé et permettre l’atteinte des résultats du projet à la fin .

Je leur dire de redoubler d’ardeur sur le terrain, de renforcer la synergie d’actions entre elles et entre les acteurs étatiques dans la mesure où, ils sont appelés à prendre la relève, à assurer la pérennisation lorsque les partenaires vont se retirer. Donc, c’est important que le travail puisse se faire la main dans la main en toute et bonne intelligence pour favoriser la sauvegarde des acquis au-delà donc du terme de la mise en œuvre de ce projet.

Mireille HOUNGBO épouse AMOUH, Cheffe Projet SWEDD- Bénin à Plan international Bénin.


Mireille HOUNGBO épouse AMOUH, Cheffe Projet SWEDD- Bénin à Plan international Bénin :



«Nous restons engagées ensemble avec tous les acteurs impliqués… »



Plan International Bénin pour le compte du projet SWEDD-Bénin, assure la mise en œuvre des sous projets « Autonomisation des Filles et des Femmes et » qui couvre la zone Nord et la zone Sud avec ses ONGs du consortium. Actuellement nous sommes dans un atelier bilan pour évaluer les progrès réalisés au cours de la première année de mise en œuvre du sous projet de la Zone Sud qui a pris fin le 31 janvier dernier. Cet atelier a réuni les principaux acteurs, qui ont été impliqués dans la mise en œuvre de toutes les activités.

Il s’agit notamment pour ce qui concerne le sous projet « Autonomisation des femmes et des filles », les directions départementales des affaires sociales et de la microfinance, des directeurs départementaux des enseignements maternel, primaire, des directeurs départementaux des enseignements secondaire technique et de la formation professionnelle, les points focaux des ministères sectoriels qui ont collaboré avec nous dans le cadre de la mise en œuvre de ce sous-projet.

De façon globale pour les réalisations physiques de la première année, en ce qui concerne notre sous projet, nous sommes à 87% et à un taux de consommation financière de 68%. A travers les présentations, les travaux de groupes qui sont en cours, nous sommes en train de travailler pour planifier les actions à mettre en œuvre en 2023. SWEDD est un projet de deux ans qui prend fin en janvier 2024. C’est vrai, tout n’a pas été rose. Il y a eu des difficultés et des approches de solutions ont été proposées avec des actions de recommandations formulées.

Au cours de l’an2, il s’agira pour nous de faire valider notre plan de travail annuel qui est déjà en cours d’élaboration. Suite à cela, les activités vont démarrer vers la fin du mois de février. La principale difficulté quant au volet autonomisation des filles et des femmes, est la non disponibilité de la liste nécessaire pour disposer des 1200 filles ayant décroché à former pour les deux zones. Les échanges sont en cours afin que cette liste soit rendue disponible par l’Unité de Gestion du Projet via le Ministère des Enseignements Secondaires, Technique et de la formation Professionnelle. Pour la zone Sud par exemple, nous avons à mettre en formation professionnelle 700 filles.

Mais 354 filles sont déjà inscrites dans les centres de formation professionnelle.L’autre difficulté concerne la mise en stage professionnel où les filles à la fin de leur stage doivent être suivies pour la recherche de l’emploi. Sur les 663 filles en stage sur 700 prévues, seules 7 ont trouvé d’emploi. Donc un grand travail reste à faire à ce niveau.Mais nous restons engagées ensemble avec tous les acteurs impliqués afin que les objectifs soient atteints, car le projet SWEDD-Bénin ne cible que les filles vulnérables qui ont véritablement besoin de ces appuis.

Parfait Kokou Gbasso, participant à l’atelier bilan 

«Les participants ne sont pas venus en tourisme »


Mes observations sont bonnes par rapport à la qualité des invités et le sérieux qui caractérise les travaux. Les participants, pour la plupart sont des gens responsables qui ne sont pas venus en tourisme. Lors des débats nous avons évalué les recommandations de Kétou qui a permis d’ajuster ce qui peut encore l’être avant de formuler de nouvelles. La deuxième phase des sous-projets qui débute cette année donne un cachet spécial aux bailleurs de fonds. Il est nécessaire qu’on s’attèle à prendre le travail au sérieux. On doit donc corriger beaucoup de choses par rapport au passé afin que les résultats envisagés soient atteints au terme du projet. Je pense que les recommandations qui ont été faites ne seront pas rangées.

Des différents acteurs impliqués, chacun s’attèle pour pouvoir effectivement travailler comme cela se doit. Des questions de compréhension, des approches de solutions, le présidium intervient de temps à autre pour canaliser les débats. C’est bon pour le moral. Si tout est mise en application, je crois que la phase2 connaîtra plus de succès que la première phase. Tout va bien et tout le monde s’attèle. C’est un bilan exhaustif qui promet un lendemain meilleur.

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