SAHEL : INTERPOL SAISIT PLUSIEURS QUANTITÉS D’ARMES ET DE MARCHANDISES DE CONTREBANDE – UNE NOUVELLE SOURCE DE FINANCEMENT, VOIRE UN VIVIER DE RECRUTEMENT, POUR LES GROUPES TERRORISTES ARMÉS DU SAHEL, SELON INTERPOL.

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Une opération internationale coordonnée, conjointement menée par Interpol et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) du 30 novembre au 6 décembre en Afrique de l’ouest et au Sahel, a permis de saisir plusieurs quantités d’armes, de munitions et de marchandise de contrebande, a annoncé Interpol, lundi sur son site internet.

Les objets saisis ont été interceptés dans des aéroports et des ports maritimes ainsi qu’à des frontières terrestres au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger. L’opération baptisée KAFO II a consisté à effectuer des vérifications concernant plus de 12.000 personnes, des véhicules, des conteneurs et des marchandises dans les bases de données criminelles internationales.

Des fouilles ont été également menées, afin de déterminer si les suspects utilisaient des documents de voyage volés, étaient connus de la police dans l’un des 194 pays membres d’Interpol ou se déplaçaient à bord d’un véhicule volé. Outre l’arrestation de plusieurs terroristes présumés, cette opération a permis de saisir des armes à feu ainsi que des marchandises illicites de divers types, à savoir « 50 armes à feu, 40 593 bâtons de dynamite, 28 cordeaux détonants, 6 162 cartouches, 1 473 kilos de stupéfiants (cannabis et khat),2 263 cartons de médicaments de contrebande, 60 000 litres de carburant de contrebande », indique Interpol dans le communiqué.

 » Le trafic d’armes à feu est une activité lucrative qui alimente et finance d’autres formes de grande criminalité », a déclaré Jürgen Stock, Secrétaire Général d’Interpol, ajoutant que l’opération KAFO II montre la nécessité de faire le lien entre les affaires impliquant des armes à feu et des terroristes dans différents pays.

Pour sa part, Ghada Waly, Directrice exécutive de l’ONUDC a déclaré que la lutte contre le trafic d’armes à feu illicites exige une étroite coopération internationale et inter institutions si l’on veut pouvoir identifier l’origine de ces armes et traduire les trafiquants en justice.

« Après la phase opérationnelle de KAFO II, il est important que l’ONUDC et Interpol poursuivent leur collaboration et prêtent leurs concours dans les enquêtes et affaires en cours », a-t-elle souligné.

L’opération a mobilisé 260 fonctionnaires de la police, de la gendarmerie, des commissions nationales de contrôle des armes légères et de petit calibre, des services douaniers et anti-trafics aéroportuaires, des services de contrôle aux frontières et du ministère public des quatre pays.

Parmi les nouvelles tendances observées au cours de cette deuxième édition de l’opération KAFO figure la saisie d’importantes quantités d’essence de contrebande au Niger et au Mali.

« On pense que le carburant provenait du Nigéria et qu’il avait été importé illégalement dans le but de financer et d’approvisionner Al-Qaida et ses alliés », note Interpol qui indique, par ailleurs, que plus de 40 000 bâtons de dynamite et cordeaux détonants ont été saisis en divers endroits. « Ces matériels étaient tous destinés à l’exploitation minière illégale de l’or, qui constitue une nouvelle source de financement, voire un vivier de recrutement, pour les groupes terroristes armés du Sahel », selon la même source.

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