SOUDAN : LE JUGE DU PROCÈS D’OMAR EL-BÉCHIR ANNONCE SON RETRAIT DE L’AFFAIRE – LE JUGE ESSAM EL-DIN MOHAMED IBRAHIM A DÉCLARÉ QU’IL A PRÉSENTÉ SA DÉMISSION EN RAISON DE PROBLÈMES DE SANTÉ.
Essam El-Din Mohamed Ibrahim, juge du procès du président déchu, Omar el-Béchir, dans l’affaire du coup d’État de 1989, a annoncé mardi son retrait de l’affaire en raison de problèmes de santé. Ibrahim a déclaré lors de la neuvième séance du procès : « C’est ma dernière séance dans cette affaire pour raisons de santé », rapporte la télévision officielle soudanaise.
Et d’expliquer qu’il avait préalablement informé le juge en chef de sa démission, acceptée plus tard après une lourde insistance. Dans le même contexte, il a fait savoir qu’il a confié l’affaire à un autre juge.Ibrahim a, par la même occasion, prévu une nouvelle séance de procès en janvier prochain. L’équipe de défense des accusés a critiqué la décision du tribunal, la qualifiant de « politisée ».
Lors de la session précédente, le membre du comité de défense, Abou Bakr Abd al-Raziq, a décrit la décision du tribunal de « faible et réfutable », et ce, pour ne pas avoir classé un dossier datant de plusieurs années. « Cette décision est pathétique et biaisée. Elle n’honore pas la justice », a-t-il lancé.
Pour sa part, l’autre membre du comité de défense, Hashem Abou Bakr Al-Jali, a déclaré lors de la séance de ce mardi qu' »ils ne sont pas actuellement face à une bataille juridique, mais sont plutôt engagés dans la lutte contre les islamistes de ce pays ».
L’ex-président soudanais Omar el-Béchir a comparu en juillet dernier devant la justice à Khartoum aux côtés de 27 autres accusés, sur fond d’accusation de coup d’État perpétré en 1989 et « d’atteinte à l’ordre constitutionnel ».
Il est à rappeler que le 30 juin 1989, el-Béchir avait mené un coup d’État militaire contre le gouvernement du Premier ministre Sadik al-Mahdi pour ensuite devenir président du Soudan. Le 11 avril 2019, Omar el-Béchir a été écarté après avoir passé trois décennies au pouvoir, puis arrêté au terme de quatre mois de manifestations antigouvernementales.
A. A. Amid