Au Soudan,un barrage s’est effondré après de fortes pluies, provoquant la mort d’environ 60 personnes et plus de 100 autres portées disparues. L’effondrement a emporté des centaines de maisons et submergé plusieurs villages, contraignant les habitants à se réfugier sur les hauteurs. L’accès aux secours demeure difficile, les villages inondés étant toujours isolés et la principale route vers l’Égypte coupée.
Cette nouvelle catastrophe frappe durement la population soudanaise déjà éprouvée par des semaines de pluies torrentielles. Le barrage, situé à environ 40 km de Port-Soudan devenue la capitale administrative du pays depuis le début du conflit entre l’armée du général al-Burhan et les paramilitaires du général Hemedti en avril 2023 a cédé sous la pression de pluies inhabituelles. Le réservoir du barrage d’Arbaat, d’une capacité de 25 millions de mètres cubes, avait récemment présenté des signes de faiblesse, avec une fissure apparente, selon un témoin local.
Des secours limités et difficiles
Les inondations ont emporté des dizaines de personnes, de bétails, et de maisons. Les médias locaux rapportent environ une centaine de disparus. Cependant, selon un autre témoin situé sur une montagne surplombant le barrage, les secours ne peuvent intervenir que par hélicoptère.
Les inondations ont également atteint la ville de Toker et plusieurs villages environnants, toujours isolés et inaccessibles aux équipes de secours. La région est coupée du monde en raison de pannes de réseau mobile, et l’eau potable ainsi que l’électricité sont interrompues.
Une saison des pluies dévastatrice
La situation au Soudan est d’autant plus critique que les inondations ont déjà touché 317 000 personnes depuis juin, selon OCHA, l’agence de coordination humanitaire des Nations Unies. Le bilan s’élève à 58 maisons détruites ou endommagées à travers 60 zones dans 16 des 18 États soudanais.
La saison des pluies a également causé la mort de 39 personnes et fait de nombreux blessés, tandis que des cas de choléra ont été signalés par l’OMS en raison de la détérioration des conditions sanitaires provoquée par les inondations.
Le Soudan, en proie à un conflit qui dure depuis plus de 16 mois, traverse ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde ».
