TROUBLES EN CÔTE D’IVOIRE : BEDIÉ SUSPEND LE DIALOGUE POLITIQUE AVEC OUATTARA ET POSE UN ENSEMBLE DE CONDITIONS DONT LA LIBÉRATION DE TOUS LES OPPOSANTS INCARCÉRÉS.
L’ancien président et opposant ivoirien Henri Konan a annoncé vendredi soir, la suspension du dialogue qu’il a engagé il y a dix jours avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara pour baisser la tension, posant comme condition avant toute reprise, la libération des opposants arrêtés et incarcérés.
« Il n’est en effet pas possible de continuer ce dialogue sans la libération de tous nos militants, tous nos cadres incarcérés. Il n’est pas possible de continuer ce dialogue sans la levée du blocus imposés encore sur certains d’entre eux comme Hubert Oulaye », a déclaré l’opposant dans un communiqué où il annonce l’enterrement samedi des martyrs de l’opposition.
Et à Bédié de poursuivre « j’ai donc suspendu ce dialogue, jusqu’à ce que nos frères soient libérés. J’ai suspendu également ce dialogue jusqu’à ce que ceux qui ont été́ forcés de fuir à l’étranger puissent avoir un retour sécurisé́ chez nous. Ce sont là des préalables non négociables et je pense bien que, dans quelques jours, ces différentes libérations seront faites pour que nous puissions reprendre le dialogue pour la parole qui a été rendue entre Alassane Ouattara et moi-même ».
Le 11 novembre dernier, au plus fort des tensions nées des élections, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont échangé « pour briser la glace et rétablir la confiance » afin de trouver une solution à la crise politique actuelle, qui a provoqué la mort de 85 personnes depuis août dernier, selon le bilan officiel.
Suite à cette première prise de contact, les opposants après des réunions avec Henri Konan Bedié, ont posé des conditions avant tout dialogue avec le pouvoir dont une transition politique.
Mais mardi, face aux cadres de son parti, le RHDP, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a rejeté l’idée d’une transition politique en Côte d’Ivoire, soulignant que les opposants qui se font une idée « peuvent toujours rêver».
Jeudi, Alassane Ouattara, a même instruit le Conseil National de Sécurité, afin que les enquêtes, en cours, après les troubles survenus au cours des mois d’août, septembre et octobre 2020, soient accélérées pour situer, le plus rapidement possible, les responsabilités, alors que l’opposition plaide pour la libération de tous.