DESTINATION BÉNIN : N’DALI OU LA CITÉ DE BONA KÉRI.

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Plusieurs histoires racontent Ndali. Selon l’une d’elle, le village de N’Dali était plus à l’ouest à 3km du site actuelle ville de N’Dali. Le fils aîné de l’empereur Sero Torou Goum Nuuru Kpunon de Nikki était le fondateur et le premier roi de N’Dali.


Gannigui Soko, encore appelée princesse Tamou Lafia Yérima, sœur du roi partit de cet endroit avec son époux Yorou Suanin (un baatonu roturier), pour s’installer à Yonnin non loin de la rive du marigot dénommé Kéri.

Lors d’une guerre de conquête, le fils aîné du roi trouva la mort. De retour de la bataille, le griot du roi utilisa les éloges et louanges au roi pour lui apporter la nouvelle. Mais avant qu’il n’eût terminé, le roi disparut  mystérieusement. Après cette mystérieuse disparition, le reste de la population partit à la recherche de la sœur du roi afin qu’elle revînt au village s’installer et guider le peuple.  Face au refus de cette dernière, toute la population décida de la rejoindre à l’endroit où elle s’était établie. Ils débarquèrent tous y compris les fils et filles du roi disparu,  abandonnant ainsi leur ancien village qui prend le nom de Sinanbamsousso (le lieu abandonné). Ils vinrent s’installer près de la princesse à Yonnin, non loin d’un iroko (milicia excelsa) qui est aujourd’hui au cœur de la ville de N’Dali.

La première maison fut appelée Suanin Woorou d’où le nom du quartier Suanin (ex Yonnin). Après s’être installés et ayant constaté une certaine quiétude dans les lieux, ils décidèrent d’y rester et de développer le territoire. Il fallait le baptiser. Pour cela, le plus âgé de la population annonça : « si c’est ainsi, nous allons analyser cette situation » (su gariyi daari en Baatonou) d’où le nom Daari qui par déformation du colon devint « N’Dali ».
Mais une autre histoire raconte que c’est à l’arrivée des Haoussas que constatant que le village était dirigé par une femme, ce qu’ils trouvaient ridicule selon leur tradition à eux, ils nommèrent ce lieu dans leurs railleries « Daaria » ; ce qui signifie « Ridicule ». Daaria sera transformé avec le temps pour devenir Ndaari, puis Ndali.


La commune de N’Dali est située presque au centre du département du Borgou avec 64 villages administratifs répartis dans cinq arrondissements à savoir : Ouénou, Bori, Sirarou, Gbégourou et Ndali Centre comme chef-lieu.
Ndali centre se situe à 60km de Parakou (chef-lieu du département du Borgou) sur les Routes Inter-Etats N°2 et N°6 et fait ainsi de la commune un grand carrefour reliant Nikki, Djougou, Parakou et Bembèrèkè.
La Commune de N’Dali est limitée au Nord par les communes de Bembèrèkè et de Sinendé, au Sud par les communes de Parakou et de Tchaourou, à l’Ouest par les communes de Djougou et de Péhunco et à l’Est par les communes de Nikki et de Pèrèrè.
La composition ethno-linguistique de cette commune présente deux groupes majoritaires à savoir les Bariba (51,8%) et les Peulhs (26,2%). Cependant il y a la présence d’une colonie non négligeable de Gua ou Otamari et apparentés (9,5%), de Yoa, Lokpa et alliés (4,1%) et de Dendis et apparentés qui représentent (1,2%). Parmi les étrangers présents à Ndali, il y a des Nigériens avec 67,1%, des Togolais (12,0%) et des Nigérians (7,4%).

A l’instar de la plupart des communes des zones rurales du Bénin, l’économie de la commune de N’Dali est dominée par l’agriculture. Les cultures rencontrées sont les céréales, le coton, les racines et tubercules, les légumineuses (niébé, soja, voandzou, « goussi ou grains de Sésame) et les légumes (piment, légumes feuilles, tomate, oignon). Les grandes zones de production agricole sont représentées par les arrondissements de Bori, Ouénou et dans une moindre mesure N’Dali centre.
Les filles et fils de Ndali restent très attachés aux traditions de Nikki d’où est choisi le roi de Ndali. Ils célèbrent la fête identitaire de la Gaani mais en dehors de la Gaani, la fête de Donkonru à Gbégourou célèbre l’identité des baatombu roturiers. Elle marque le nouvel an du calendrier lunaire dans l’ère culturelle baatonu et boo.
A Ndali, on peut découvrir le Bona kèri, rivière sacrée située à N’Dali dont le nom sert à désigner la ville de N’Dali (citée de Bona Kèri). C’est un site cultuel et culturel qui enregistre la présence de crocodiles et où se font les cérémonies de conjuration de mauvais sorts.
Non loin du fleuve Nannon dans l’arrondissement de Gbégourou, on peut voir le Guinibohrou (mare aux antilopes) ; un marais très vaste qui est aujourd’hui un site cultuel où se font les requêtes de procréation.
Ndali abrite aussi le site du Gbee boro, géant arbre avzelia africana autrefois situé à la sortie Nord de Gbégourou et dans lequel auraient habité des génies qui ont beaucoup  partagé leur puissance avec les premiers occupants de Gbégourou ;  la tombe de Sabi Yira, emblématique combattant de Gbégourou, aveugle mais très engagé pour la défense de sa patrie, qui fut le premier à décocher une flèche contre les envahisseurs depuis sa case de paille et de bois. Au soir de la défaite de la bande à Saka Yérima, il fut abattu tout comme les autres guerriers.
La tombe de Baké Kiroh, est une source de fierté et de motivation pour les femmes, car cette femme handicapée-moteur fut une personne de caractère et une militante engagée qui a inculqué à la localité de Gbégourou l’instinct de promotion d’activités génératrices de revenus au benéfice des femmes. Elle fut riche, très respectée et était considérée comme leader des femmes de la localité.

Outre ces sites, il y a aussi le Taboudourohboum’kpin yérou, la fosse commune où les membres (blancs) de la légion massacrée par Saka Yérima ont été enterrés et le Batouré Gnonsiroboum’kpin yérou, fosse commune où les accompagnateurs et les tirailleurs noirs du régiment colonial furent enterrés ; le camp colonial, siège de commandement que le colon a érigé à Gbégourou à la suite de sa victoire sur la cité de SAKA YERIMA. Ce siège lui servait de relais pour relier Nikki et les autres contrés de l’empire ; le Sini wonku yeru, une place mythique au centre du village qui sert à teinter les habits royaux et les couverts utilisés lors des cérémonies et des rituels ; Tinré, le cimetière royal de Gbégourou qui accueille, la première fois, les rois après leur intronisation pour leur circoncision et la seconde fois le jour de leur inhumation ; Suri sùri wori à Marégourou, lieu mystique datant du temps des ancêtres.

A Ndali en marge du très répandu plat d’igname pilée accompagnée de sauce d’arachide, on mange le Kobusa (Sauce de feuille de gombo) ; Koukoun (sauce à base de la poudre des feuilles du baobab) ; le Toubani, pâte à base de haricot, le wassa wassa, couscous à base de cossette d’igname
Grâce au PAG 2020-2021, la commune dirigée par Daouda Saka Mere bénéficie de plusieurs travaux d’alimentation en eau potable en l’occurrence dans l’arrondissement de Gbégourou.

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