FAUSSE ECOLE DE COMMERCE EN FRANCE : DES ETUDIANTS BENINOIS VICTIMES D’ESCROQUERIE
Trois personnes, gérants et dirigeants d’un établissement d’études supérieures dans la ville du Mans, ont été mises en examen pour aide au séjour en bande organisée, escroquerie aggravée et fraude fiscale. Il leur est reproché de faire payer des milliers d’euros à des étudiants béninois pour des documents de scolarité qui n’ont aucune valeur, pour leur permettre de séjourner en France.
L’établissement supérieur est nommé European School of Business and International Affairs (Esbia). Ses responsables assurent dispenser une vingtaine de formations. Plusieurs étudiants béninois ont déboursé des milliers d’euros, dans l’objectif d’étudier dans cette école. Mais à l’arrivée, ils n’obtiennent pas la formation pour laquelle ils paient. Le journal Ouest-France fait savoir que ces étudiants n’auraient finalement droit qu’à quelques heures d’Anglais, ou de comptabilité. Ils n’obtiennent qu’un faux document de scolarité, qui leur permettait d’aller en France et d’y resté.
Mais des enquêtes ont révélé que ce document n’avait aucune valeur juridique. Les étudiants béninois ne savent donc pas s’ils pourront rester en France. Une source proche de l’enquête a indiqué au journal que « l’école faisait venir des étudiants partis d’Afrique. Ils payaient environ 5 à 6 000 € l’année, mais étaient très vite encouragés à travailler. Tous pensaient venir pour des études, mais ils ont très vite compris qu’ils étaient pris dans un cercle vicieux, car l’école était leur seul moyen de rester légalement sur le territoire ».
Une fouille menée au domicile des responsables de l’école a permis aux enquêteurs de saisir de nombreux documents. Selon le parquet, ces documents « confirment l’importance et l’ampleur des faits reprochés puisque plusieurs dizaines d’étudiants ont ainsi été décomptés ». Les trois personnes dont deux hommes et une femme mises en examen pour « aide au séjour en bande organisée, escroquerie aggravée, abus de confiance abus de biens sociaux et fraude fiscale » ont été arrêtées le 20 novembre dernier.
Il faut préciser qu’elles ont été mises en examen après avoir passé 96 heures en garde à vue. « Sans antécédent judiciaire inscrit au casier, ces personnes sont âgées de 42 et 48 ans. L’une est de nationalité française, les deux autres de nationalité béninoise, et demeurent soit au Mans, soit à Paris », indique le communiqué de presse de la préfecture. Les trois suspects risquent jusqu’à dix ans de prison.