*LES MÉDIAS EN LIGNE AU BÉNIN : DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE*
Dans le cadre de la Semaine du Numérique (SENUM) organisée par le Ministère du Numérique et de la Digitalisation, le président de l’Union Nationale des Médias en Ligne du Bénin (UNaMEL-Bénin), Barnabas OROU KOUMAN, a animé une conférence marquante sur le thème «MÉDIAS EN LIGNE AU BÉNIN : DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE». Cette intervention a permis de mettre en lumière l’histoire, les avancées et les défis des médias en ligne dans un contexte en constante mutation.
Au cours de cette présentation, Barnabas OROU KOUMAN est revenu sur les débuts des médias en ligne au Bénin, une aventure qui a commencé avec l’arrivée de l’Internet au début des années 2000 et qui a vu la création du premier média en ligne béninois en 2003. À une époque où la toile béninoise n’était encore qu’un terrain vierge, ces médias ont d’abord évolué sans encadrement légal spécifique. Ce n’est qu’en 2023 que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a entamé la régulation de ce secteur en signant des conventions avec divers médias en ligne, ouvrant ainsi une nouvelle ère de reconnaissance institutionnelle et de régulation.
Loin de s’arrêter aux faits historiques, la conférence s’est également penchée sur les défis contemporains que rencontrent les médias en ligne béninois. Parmi eux, OROU KOUMAN a souligné l’urgence d’améliorer la qualité des contenus et de renforcer le professionnalisme des journalistes. Selon lui, pour devenir des sources d’information fiables et crédibles, les médias en ligne doivent produire des contenus de haute qualité, ce qui représente un enjeu crucial pour attirer et maintenir la confiance du public.
Par ailleurs, la question de la viabilité économique de ces plateformes a été longuement abordée. En effet, dans un environnement où le financement des médias reste un obstacle majeur, l’élaboration de modèles économiques durables est indispensable. Cela permettrait non seulement aux entreprises de presse en ligne de générer des revenus, mais aussi d’offrir de meilleures conditions de travail aux journalistes qui y exercent. «Les médias en ligne doivent être capables de survivre grâce à leur activité, afin de proposer aux journalistes des conditions de travail décentes», a-t-il insisté.
Le président de l’UNaMEL-Bénin a également exprimé son souhait de voir se développer une réelle égalité d’accès pour tous les médias en ligne, y compris ceux qui sont arrivés récemment sur le marché. En ce sens, il a encouragé la HAAC à lancer d’autres appels à manifestation d’intérêt, permettant ainsi à tous les médias en ligne, anciens et nouveaux, de bénéficier d’un traitement équitable et d’évoluer dans un cadre propice à leur épanouissement.
Pour lui, la consolidation du secteur passe également par une coopération accrue entre les médias, afin de mieux contrôler leur environnement et d’intervenir rapidement en cas de crise. «Ce que nous voulons, c’est que les médias en ligne travaillent dans l’égalité et la transparence. Cela nous permet de maîtriser notre secteur et d’agir efficacement quand des problèmes surviennent», a-t-il affirmé.
En guise de conclusion, Barnabas OROU KOUMAN a réitéré l’importance pour les médias en ligne béninois d’acquérir et de maintenir leur crédibilité. À l’ère du numérique, ils doivent être perçus comme des canaux d’information dignes de confiance, où le public peut se tourner en toute assurance pour vérifier les informations. Pour cela, une rigueur sans faille dans le traitement de l’information et un professionnalisme exemplaire dans la production de contenus sont nécessaires.
La Semaine du Numérique 2024 marque ainsi un tournant important pour les médias en ligne au Bénin, dont le rôle dans le paysage médiatique et l’évolution numérique du pays est désormais reconnu. Cependant, la route vers une pleine reconnaissance et une autonomie financière reste encore longue, avec des défis à relever pour assurer la pérennité et l’indépendance de ces plateformes.
La communication de Barnabas OROU KOUMAN a jeté les bases d’une réflexion profonde sur l’avenir des médias en ligne au Bénin. Alors que le numérique continue de transformer la manière dont les Béninois s’informent, il apparaît essentiel que ces médias s’adaptent, tout en garantissant la qualité et la véracité de leurs contenus. Entre ombre et lumière, les médias en ligne béninois semblent résolus à tracer leur propre voie vers un avenir plus radieux.
Anaïs ZOUNTAHEKPON
