RÉFLEXIONS SUR UNE ANNÉE POLITIQUE TOURMENTÉE : L’HONORABLE DAKPE SOSSOU FAIT UNE ANALYSE SUR L’ENSEMBLE DES ÉVÉNEMENTS ALLANT DU 1ER MARS, 5 ET 24 MARS , D’APRÈS LE PARLEMENTAIRE ,LE LOUP EST DANS LA BERGERIE,  » LE PROBLÈME DE LA MOUVANCE C’EST LA MOUVANCE » DIXIT L’HONORABLE

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Réflexions sur une année politique tourmentée : analyse des événements du 1er mars, 5 mars et 24 septembre 2024 (suite)

Le loup est dans la bergerie : le problème de la mouvance, c’est la mouvance

La Constitution béninoise, dans son article 154, impose des exigences claires pour toute révision constitutionnelle : « Pour être pris en considération, le projet ou la proposition de révision doit être voté à la majorité des trois quarts des membres composant l’Assemblée Nationale. » Autrement dit, il faut au moins 82 voix favorables sur les 109 députés que compte le parlement pour franchir ce seuil décisif. Or, lors du scrutin récent concernant la proposition de révision introduite par le député Assan Seibou, seulement 108 députés ont voté : 71 pour, 35 contre, et 2 se sont abstenus. Ce résultat a bloqué l’initiative, la majorité qualifiée n’ayant pas été atteinte.

Il est à noter que la mouvance présidentielle compte 81 députés. Ce qui signifie que l’échec à obtenir le soutien nécessaire ne peut s’expliquer par une opposition unie, mais par des divisions internes. Certains députés de l’opposition n’ont pas caché leur soutien en faveur de la prise en compte de la proposition. Comment expliquer qu’au sein de la mouvance, des députés aient choisi de s’opposer à un texte porté par l’un des leurs ? Que se passe-t-il lorsqu’une partie de la majorité ne peut même pas s’accorder sur des réformes vitales pour notre République ?

Il est impératif de s’interroger sur les actions des chefs de nos partis de la mouvance depuis ces événements. Quelles démarches ont-ils menées pour concilier les points de vue au sein même de la mouvance et renforcer notre unité ? Ont-ils pris l’initiative de dialoguer avec les députés du parti Les Démocrates pour les convaincre de soutenir nos réformes ? Dans une démocratie, cela ne devrait pas être considéré comme une démarche contre nature.

Il devient évident que les positionnements aux élections législatives de janvier 2023 ont été influencés par des intérêts particuliers, souvent au détriment de la cohésion de notre majorité. Qui a orchestré ces choix, délaissant des acteurs politiques populaires et efficaces au profit d’autres moins engagés et peu fidèles à la discipline de groupe ? Ce sont des questionnements qui devraient nous préoccuper et que nous devons aborder sans tarder.

Cet échec ne révèle pas seulement une fracture au sein de la mouvance, mais également un manque de vision collective. Les députés qui ont voté contre la révision constitutionnelle n’ont pas seulement trahi un projet, mais aussi une idée de l’unité et de la solidarité qui doivent présider à notre action politique. La défection de quelques voix dans nos rangs n’est pas un simple incident : elle témoigne d’un malaise profond qui nécessite une réponse immédiate et concertée.

Nous avons opté pour la création de partis d’ensembles, forts et grands. Dès lors, notre défi n’est plus de convaincre l’opposition, mais de restaurer la foi au sein de nos propres troupes. Pour avancer, il est crucial de resserrer les rangs, renforcer la discipline et retrouver cette cohésion qui nous a permis, par le passé, de mener à bien des réformes ambitieuses. Si nous ne prenons pas conscience de ces enjeux internes, nous risquons de voir des opportunités cruciales s’évanouir et notre projet politique s’effriter, laissant la porte ouverte à ceux qui, de l’extérieur, guettent la moindre faiblesse de notre édifice démocratique.

Le député Dakpè SOSSOU

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