ZAMBIE : LE MAÏS CONTAMINÉ SUITE À LA MORT DE 400 CHIENS

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Le maïs, au centre du système agricole de la Zambie et principale source de calories de la population, a déjà été extrêmement frappé par la sécheresse historique que connaît le pays. Il pourrait également être victime d’un champignon. Les autorités ont en effet lancé plusieurs enquêtes sanitaires à la suite de la mort d’un nombre alarmant de chiens.

Des morts après avoir mangé de la nourriture contenant du maïs contaminé aux aflatoxines, une substance toxique produite par deux espèces de champignons. La moitié des 25 échantillons prélevés dans des minoteries, c’est là où on transforme le grain en farine, sont revenus positifs.

De quoi provoquer une grande inquiétude pour deux raisons : la première est sanitaire, car les aflatoxines sont également dangereuses pour l’homme. Elles peuvent provoquer des cancers du foie. À date, aucun décès n’est recensé, et les lots concernés ont été rappelés. Mais l’enquête pour déterminer l’étendue de la contamination est toujours en cours.

La sécheresse historique que le pays a connue, amplifiée par le réchauffement climatique, pourrait être en cause. Pour le ministre de la Santé, Elijah Muchima, c’est bien le changement climatique et l’impact de la sécheresse en Zambie qui ont « exacerbé la présence d’aflatoxines cette saison ».

« Les conditions de production de ces toxines sont étudiées dans le monde entier pour comprendre quelles vont être les facteurs à l’origine de la production de cette toxine. Donc, ça peut être des stress ou des conditions particulières qui vont affecter le métabolisme de ces moisissures, explique Jean-Christophe Meile, chercheur au Cirad à Montpellier. Et donc on peut avoir des productions dans des conditions extrêmes, à la fois dans des conditions humides, mais aussi à la fois lors des stress hydriques comme des sécheresses excessives, par exemple. »

Risque d’insécurité alimentaire
La sécheresse est aussi au cœur de la seconde raison : alimentaire. Le maïs représente à lui seul 60 % des apports en calorie de la population zambienne. Mais à cause du manque de pluie, la dernière récolte a été catastrophique : on estime qu’un million d’agriculteurs en ont souffert, et les réserves du pays sont toujours extrêmement basses. Si en plus une part de la récolte venait à être contaminée, les conséquences seraient très lourdes.

Une enquête est toujours en cours pour déterminer si d’autres lots de maïs sont contaminés. Cette enquête prend du temps, car si la surveillance a été étendue à l’ensemble du pays, c’est la première fois qu’une contamination d’une telle ampleur est observée. La présence d’aflatoxine n’était ainsi que peu surveillée rapporté par RFI

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